Ce mardi 9 mars, des centaines de membres des communautés universitaires rassemblant enseignants et étudiants se sont mobilisés conjointement sur le site de Fouillole( en Guadeloupe) et de Schoelcher en Martinique. Les grévistes ont dénoncé le mode de gouvernance de l’Université alors que le Président contesté, Eustase Janky effectuait en parallèle le bilan de sa mandature en visio-conférence.
Les tensions entre la Présidence et la communauté enseignante des deux pôles universitaires se poursuivent. Plusieurs grévistes ont répondu à l’appel à la grève lancé le 2 mars dernier en manifestant au son des casseroles en Martinique. Des étudiants ont notamment participé à cette mobilisation. En Guadeloupe, c’est le collectif des enseignants-chercheurs qui était rassemblé au même moment devant l’entrée du campus de Fouillole.
Plusieurs revendications ont été émises durant cette mobilisation. Syndicats et collectifs protestent entre autres, pour la Martinique l’obtention des rapports du contrôle de légalité réalisés sous l’autorité des recteurs de Guadeloupe et de Martinique, la révision des statuts de l’Université sans aucune concertation, la démission du vice-président, l’ouverture de la première année de la licence Arts en septembre 2021 et la transparence sur le circuit de signature des conventions de recherche, en Guadeloupe.
De son côté, le Président Eustase Janky a défendu ses quatre années de mandat à la tête de l’Université des Antilles. « Nous avons accueilli la conférence des vice-présidents étudiants, la conférence nationale des Universités, nous avons mis en place la thèse en 180 secondes, ce qui est un moment exceptionnel dans la vie des étudiants » a souligné à la presse Eustase Janky tout en indiquant que « la très grande majorité des collègues de Martinique et de la Guadeloupe travaillent à mes côtés pour mettre en place la prise en charge sereine des étudiants et de les faire s’impliquer dans le développement des territoires».
Alfred-Marie Jeanne interpelle sur le respect de l’autonomie des pôles
Cette tension a fait réagir la classe politique en Martinique. Dans une lettre adressée au Président de l’Université, le Président du conseil exécutif de la CTM Alfred Marie-Jeanne s’est interrogé sur la révision des statuts de l’ Université qui « va au-delà de ce qui aurait pu être son objet principal» et sur la suppression de « la notion de l’autonomie» des pôles prévue dans l’esprit de la loi de 2015. « Equilibre et autonomie des pôles me paraissent indispensables au bon fonctionnement et au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ceux-ci ne peuvent se déployer pleinement aux Antilles que si l’autonomie des pôles est respectée» a ajouté Alfred Marie-Jeanne. Le Président du conseil exécutif de la CTM a également appelé au rétablissement d’un dialogue constructif tant qu’en interne qu’avec l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur et de recherche des deux territoires.
Un nouvel appel à la grève générale a été lancé pour jeudi 18 mars prochain. Cette grève pourrait bien être reconductible.