Le ministre chargé des Outre-mer Jean-François Carenco a annoncé un décret sera publié d’ici à la fin de l’année pour permettre aux ports de Martinique et de Guadeloupe de vendre des produits hors taxes aux passagers des croisières dans la Caraïbe, lors de la seconde édition du Comité stratégique du Tourisme Outre-mer (CSTOM), ce lundi.
Cette mesure devrait durer jusqu’en janvier 2024 au moins, a ajouté le ministre dans son discours de clôture de ce rendez-vous, deuxième du nom, qui a rassemblé élus et acteurs économiques ultramarins autour d’Atout France et de la ministre chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia Grégoire.
« Cette aide fiscale doit vous permettre à tous de promouvoir pour nos visiteurs étrangers la richesse de vos territoires et de vos productions locales », a ajouté le ministre, constatant que « pour les Antilles, l’enjeu est notamment d’attirer la clientèle nord-américaine, en particulier maintenant que leur dollar vaut plus que notre euro ».
« Comment faire pour que les touristes soient les bienvenus ? Que l’offre touristique ne dénature pas le territoire, qu’il réponde à ses valeurs et préserve son environnement ? » s’est interrogé le ministre, évoquant les différents plans comme « Destination France », les politiques publiques pour lutter contre les sargasses, la promotion du patrimoine ultramarin, citant l’exemple de la candidature de la Montagne Pelée, ou encore la feuille de route lancée le 7 septembre.
Face aux problématiques structurelles qui impactent aussi l’industrie du tourisme, comme le manque d’eau, la couverture internet, les coupures d’électricité ou encore l’insécurité, le ministre a rappelé l’engagement de l’État « pour assurer ses missions régaliennes », la « solidarité nationale » ou encore la diplomatie, précisant toutefois que « tout ne dépend pas de l’État ». « L’action des collectivités locales est également cruciale, en matière d’infrastructure et d’aménagement notamment ».
Appelant à « une approche partenariale avec les populations, les élus, et les autorités de protection de la nature et de la biodiversité », Jean-François Carenco a plaidé pour « un tourisme raisonné et raisonnable » qui rend « hommage à l’immense culture des outre-mer, littéraire, artistique, plastique, dans laquelle résonne de manière vertigineuse et concentrée, tout l’histoire de l’humanité ». Le « tourisme est précisément au cœur de mon ambition pour les Outre-mer » a assuré le ministre. « Une ambition simple : créer de la valeur (…) économique mais également de la valeur patrimoniale, culturelle, sociale, afin de nourrir le rayonnement et le dynamisme de tous les territoires », a-t-il ajouté.
Sur la « feuille de route de développement économique pour chacun des Outre-mer », Jean-François Carenco souhaite « que chaque territoire puisse concrètement, à l’horizon 2030, définir le modèle qu’il souhaite ». « Quelle production agricole ? Quelle souveraineté alimentaire ? Quelle transition énergétique ? Quelle stratégie maritime ? Mais aussi quelle attractivité touristique ? » a-t-il questionné, soulignant une « feuille de route partenariale pour lever les freins à la création de valeur et ainsi permettre un renouveau des territoires ultramarins ».
« C’est sur cette vision – adaptée et différenciée - que nous pourrons bâtir les prochains contrats de plan, articulés avec le plan France 2030, et ainsi coordonner les ambitions, les moyens financiers et les responsabilités » a conclu le ministre.