Tourisme: Hôtel-musée, transition durable, les futurs défis du groupe hôtelier StraTOM en Outre-mer

A la tête du groupe depuis le mois de septembre, Alexis Picourt entend poursuivre l’ambition voulue par son père : celle de créer une marque d’hôtels à l’identité spécifique © Outremers360

Tourisme: Hôtel-musée, transition durable, les futurs défis du groupe hôtelier StraTOM en Outre-mer

Depuis plusieurs mois, Alexis Picourt préside StraTOM, un groupe hôtelier regroupant plusieurs établissements hôteliers de renom aux Antilles, en Guyane et à La Réunion. De passage en Guyane, Alexis Picourt s'est confié à Outremers360 sur les ambitions du groupe StraTOM pour développer une marque 100% Auberge et Relais ultramarins, valorisant la culture et l'histoire locales mais également orienté tourisme durable.

 

Au début des années 2010, le groupe StraTOM-dirigé à l’époque par Patrick-Olivier Picourt- est devenu le premier groupe hôtelier présent dans l’ensemble des départements d’Outre-mer, en rachetant les derniers hôtels détenus par le groupe ACCOR : L’Auberge de la Vieille Tour (en Guadeloupe), l’Hôtel Bakoua (en Martinique), le Grand Hôtel Montabo (en Guyane), le Relais de l’Hermitage (à la Réunion). Plus récemment, l'hôtel Mercure à Kourou est entré dans le giron du groupe hôtelier. Des établissements hôteliers qui se démarquent par une architecture de caractère et de cadre environnementale exceptionnels.

Vue aérienne Hôtel L'Hermitage La Réunion © DR

Des atouts majeurs sur lesquels Alexis Picourt compte bien capitaliser pour insuffler un vent de renouveau dans ces hôtels de prestige. A la tête du groupe depuis le mois de septembre, Alexis Picourt entend poursuivre l’ambition voulue par son père : celle de créer une marque d’hôtels à l’identité spécifique. Pour cela, le jeune Président du groupe STRATOM mise un triptyque fondamental : une dimension culturelle et artistique, l’authenticité/lien avec les populations locales et transition écologique. « Le client est motivé d'abord par une destination ou par une activité. Ensuite, il détermine l’hôtel en fonction de cette destination. Ainsi, au sein de notre groupe, développer le concept d’hôtel-musée, en permettant de retrouver les marqueurs de la destination dans l’hôtel. Il s’agit de raconter l’histoire locale ancienne et contemporaine à travers l’exposition d'œuvres d'art retraçant l'histoire de la destination. Nous voulons laisser une grande part à la végétalisation, notamment en Guyane où la nature est un marqueur de la destination. Nous souhaitons nous tourner vers un tourisme plus durable avec l’installation de panneaux solaires, ou tout élément qui permet à cet enjeu environnemental». Pour parvenir à cet objectif, notamment en Guyane, Alexis Picourt travaille avec un partenaire guyanais, un opérateur touristique spécialisé dans les activités de loisirs.

Auberge de la Vielle Tour en Guadeloupe © DR

Malgré la concurrence des destinations voisines (République Dominicaine, Brésil), Alexis Picourt est convaincu du potentiel des destinations ultramarines dans lequel son groupe est implanté. « Les territoires ultramarins restent des valeurs de retournement en temps de crise et des destinations sûres en matière de sécurité, de santé avec de nombreuses cultures à découvrir. Nous misons, dans notre groupe, sur une valorisation du territoire. Nous souhaitons que les employés de nos hôtels deviennent des ambassadeurs.Pour se différencier des autres destinations et attirer une clientèle étrangère, il nous faut travailler sur l’histoire et la culture. Nous devons davantage attirer avec ces deux éléments plus qu'avec des produits all inclusive comme cela existe en République dominicaine».

Il reconnaît toutefois que les destinations ultramarines restent basées sur une clientèle essentiellement française. «Malheureusement, nous ne disposons encore pas des infrastructures nécessaires pour attirer une clientèle américaine ou sud américaine. Je pense que c’est le challenge des prochaines années: développer les infrastructures qui permettront d'attirer cette clientèle et développer le tourisme local». Il salue toutefois l’engagement des élus locaux à travailler sur une politique touristique plus forte (développement de liaisons aériennes, politique de développement d’un tourisme haut de gamme).

Le Grand Hôtel Montabo en Guyane © DR

Pour l’heure, le PDG Alexis Picourt s’est engagé dans un grand programme de rénovation des hôtels du groupe. Une phase de transformation qui débutera d’abord à l’hôtel Montabo en Guyane. « Nous allons remettre nos produits au goût du jour. Nous commencerons en Guyane avec la réfection de la toiture de l’hôtel Montabo,d’ici les prochaines semaines. Nous voulons également revoir la décoration, les espaces communs, l’espace piscine ». Concernant les établissements implantés aux Antilles, Alexis Picourt affirme que les discussions avec les partenaires (financiers et touristiques) sont en cours, cependant les projets ne manquent pas. Il confie notamment travailler sur le développement de jardins botaniques sous-marins à proximité de l’hôtel du Bakoua en Martinique. « A travers ce projet de jardin sous-marin, nous souhaiterions montrer la faune et flore sous-marine mais sensibiliser notre clientèle aux enjeux de protection des océans»