À la découverte ou redécouverte du patrimoine des territoires ultramarins, durant ce mois de juillet et août, Outremers360 vous propose une série sur le patrimoine riche et varié des Outre-mer. Toute la semaine, Outremers360 pose ses valises en Guyane, et fait un zoom sur le lieu où ont été déportés plus de 70 000 bagnards entre 1852 et 1953, le camp de la transportation.
Aussi appelé bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, il est créé par la loi du 26 août 1792 qui prévoit la déportation politique en Guyane des « ecclésiastiques non sermentés » puis aux ecclésiastiques dénoncés pour cause d’incivisme (loi du 23 avril 1793) et en 1795 pour les ennemis de la révolution française, mais le blocus maritime imposé par l’Angleterre ainsi que les nombreuses épidémies qui s’y développent entraînent l’arrêt de l’application de ces mesures.
Le bagne de Saint-Laurent-du-Maroni était inauguré en 1858 sur le fleuve Maroni. Il était constitué de plus de 12 bâtiments (rangées de « cases » contenant les cellules de part et d'autre de la cour intérieure, un hôpital, des cuisines, les bâtiments du personnel, lavoir et bibliothèque). Tous les condamnés venant de la France métropolitaine débarquaient d'abord à Saint-Laurent et étaient ensuite répartis entre les différents camps et pénitenciers de la Guyane.
Le 16 mars 1880, la ville de Saint-Laurent-du-Maroni est créée, pour être une commune pénitentiaire, dont les habitants étaient presque tous des gardiens ou des bagnards libérés. En 1912, l'hôpital de Saint-Laurent était construit. Le bagne de Saint-Laurent-sur-Maroni ne ferma qu'en 1946, année où le site tout entier cessa définitivement d'exister. Sa fermeture fut décidée par le décret-loi de Daladier, en 1938. Le site est racheté dans les années 1990 par la mairie de Saint-Laurent-du-Maroni et classé monument historique par arrêté du 14 février 1995.
Le camp de la transportation est désormais un lieu à vocation culturelle ou s’est déroulé en 2019, le premier Festival international du film documentaire Amazonie-Caraïbes (FIFAC). Quant aux anciennes « cases » où étaient détenus les bagnards, elles sont reconverties en bibliothèques, théâtres ou ateliers de formation.
Une partie du site est aujourd'hui restaurée et abrite le musée Musée de Saint-Laurent-du-Maroni - Centre d'interprétation de l'architecture et du patrimoine.
M.M.
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