Sécurité en Guyane : Décès de la pharmacienne Hélène Tracy-Cétout, agressée à l’arme blanche, une opération place nette de grande ampleur programmée

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Sécurité en Guyane : Décès de la pharmacienne Hélène Tracy-Cétout, agressée à l’arme blanche, une opération place nette de grande ampleur programmée

Ce lundi 8 avril 2024, Hélène Tracy-Cétout, pharmacienne, a succombé à ses blessures après avoir été agressée par arme blanche devant le supermarché de Saint-Laurent-du-Maroni. Une nouvelle démonstration de la problématique d’insécurité, qui a immédiatement amené la préfecture de Guyane, en accord avec Sophie Charles, maire de Saint-Laurent-du-Maroni, à programmer une vaste opération place nette.



Tous les élus confondus ont partagé leur émotion après le décès d’Hélène Tracy-Cétout, mère de trois enfants, pharmacienne adjointe à la pharmacie de la Pirogue et sapeur-pompier volontaire au service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
Le directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Dimitri Grygowski, dénonce « un acte odieux et lâche (…) à travers ce geste effroyable, ce sont tous les professionnels du secteur de la santé qui sont touchés. «Je condamne fermement cet acte et présente ses sincères condoléances à sa famille, ses amis, ses collègues ainsi qu’à tous ses proches. Il assure tous les professionnels de santé de son soutien plein et entier ».
La nouvelle a suscité un vif émoi, et l’organisation d’une réunion ce lundi 8 avril au soir d’une quarantaine de professionnels de santé à Cayenne, et autant en distanciel, afin d’échanger sur ce drame et les propositions pour améliorer la sécurité des professionnels de santé, mais également planifier des actions, à l’image d’une marche en blouse blanche prévue lundi 15 avril prochain.

Le président de l’Union des Syndicats de Pharmaciens et officines de Guyane, José Manantsara, qui avait été victime d’une agression l’année dernière, est revenu sur le problème d’insécurité latente en Guyane, au micro de nos partenaires de Radio Péyi : « Ce n'est pas que pour les pharmaciens. Quand ça m'est arrivé, j'ai tiré la sonnette d'alarme au niveau du préfet, du sous-préfet, même de l'ordre. La violence, ça touche vraiment toute la population, pas que les professionnels de santé, mais encore plus pour nous, puisque nous sommes au contact de la population. Et je ne parle même pas des médecins qui subissent la violence, les infirmières au quotidien ».
Des faits qui ont des conséquences lourdes, même pour le développement du territoire, souligne le président de l’Union des Syndicats de Pharmaciens : « Elle est partie en France pour faire ses études, elle est revenue pour développer la région et être aux côtés de sa famille. On essaye de faire revenir les jeunes qui ont réussi, qui font des études. Je discute avec les jeunes, ils me disent « je n’ai pas envie de revenir », entre la sécurité, il n’y a pas d’avenir… Si l’avenir c’est la mort, ils ne vont pas revenir (…) Il faut combien de décès pour que quelque chose bouge ? ».

À la suite de l’annonce du décès d’Hélène Tracy-Cétout, le préfet de la Guyane a adressé ses condoléances à la famille et aux proches de la pharmacienne, annonçant dans la foulée, en accord avec la maire Sophie Charles qui en a fait la demande, une opération Place Nette de grande ampleur, qui sera engagée dans les prochains jours à Saint-Laurent-du-Maroni afin de lutter contre la délinquance, la circulation des armes et tous les trafics. 


 

Damien CHAILLOT