Sciences: Le laboratoire guadeloupéen Phytobokaz démontre l’efficacité de l’herbe à pique sur les virus émergents à ARN comme la Covid

Sciences: Le laboratoire guadeloupéen Phytobokaz démontre l’efficacité de l’herbe à pique sur les virus émergents à ARN comme la Covid

Le chercheur Damien Bissesar, Ary Chalus président de  la Région Guadeloupe et le docteur Henry Joseph © Region Guadeloupe

Dans le cadre du 3ème Grand Forum Citoyen Santé et Qualité de Vie organisé par la Région Guadeloupe ce jeudi 11 février, le docteur Henry Joseph a annoncé l’efficacité d’un extrait de l’herbe à pique, une plante de la pharmacopée guadeloupéenne face aux virus émergents à ARN (grippe, dengue, hépatite C, rougeole et coronavirus).

« Je suis très fier d’être guadeloupéen, je suis très content de montrer qu’une équipe guadeloupéenne soit dans la course des solutions à la problématique des virus et singulièrement du Covid » a déclaré le docteur Henry Joseph joint par Outremers 360 à l’issue de l’annonce de cette découverte lors du « Grand Forum Citoyen : Santé et Qualité de Vie» en Guadeloupe.

Le laboratoire Phytobokaz, qui a travaillé en collaboration le CNRS de Montpellier et Damien Bissesar, jeune Guadeloupéen docteur en chimie et chercheur basé aux États-Unis, vient de démontrer qu’un extrait d’herbe à pique, plante issue de la biodiversité guadeloupéenne, est capable d’inhiber la voie de biosynthèse de novopyrimidines, et notamment la quatrième enzyme de cette voie métabolique qui est la Dihydroorotate déshydrogénase (DHODH), voie indispensable et obligatoire pour la réplication du virus à ARN. L’extrait de cette plante, par son action bloquante sur cette enzyme, empêche au génome du virus de se développer. « Cette découverte est aussi intéressante également au niveau des variants, car l’extrait de l’herbe à pique va aussi bloquer les enzymes variants et le génôme du virus variant.».

« On bloque la voie de fabrication du virus»

A ce titre, à la différence des vaccins qui procure une immunité adaptative en produisant des anticorps spécifiques et en confèrant une protection plus tardive, L’extrait d’herbe à pique (Neurolaena lobata) procure une immunité innée en empêchant la prolifération des agents infectieux qui ont réussi à pénétrer dans l’organisme. « Avec cela, on n’est pas dépendant du virus car on va bloquer la voie de fabrication du virus, et la différence se situe à ce niveau, on parle ainsi d’immunité innée propre à la cellule.» Pour le docteur Henry Joseph, l’extrait l’herbe à pique et le vaccin peuvent être complémentaires dans l’éradication contre le coronavirus.

herbeapique

Cette découverte est, pour le Docteur Henry Joseph, le fruit de plus de 30 ans de recherches. Ce travail de recherche a fait l’objet d’un dépôt de brevet le 10 février 2021 sous le numéro de référence FR2101262. « Quand j’ai obtenu mon diplôme de pharmacognosie il y a 32 ans, (fabrication de remèdes à base de plantes pour soigner certaines pathologies), je me suis aperçu qu’il y avait des maladies orphelines comme la dengue où il n’y a pas de traitements, ni de remèdes pour guérir ces virus».

Cette découverte mondiale par le laboratoire Phytobokaz est d’autant plus importante car il n’attaque pas qu’un virus mais peut agir sur tous les virus à ARN, responsables des maladies émergentes. « Le virus de la Covid-19 comme la dengue, le chikungunya appartient au groupe des virus ARN. Avec cette découverte, quel que soit le virus ARN, on arrive à bloquer le système. C’est en cela que c’est une grande découverte et une découverte ultramarine.  Aujourd’hui, la pandémie fait que  tout le monde s’intéresse à ce type de virus. Mais personne ne s’est occupé de notre chikungunya, de notre dengue, de notre zika. Mais, nous, avec ces virus, on s’est habitué à prendre nos plantes, nos tisanes pour se soigner et on avait bien raison !» , conclut le docteur Henry Joseph.