Rodrigue Petitot, le président du RPPRAC Martinique, placé en détention avant d'être jugé lundi

Rodrigue Petitot, le président du RPPRAC Martinique, placé en détention avant d'être jugé lundi

Interpellé jeudi après-midi, le président du RPPRAC a été présenté au parquet de Fort-de-France ce vendredi. Un peu avant 23h, le juge des libertés et de la détention a pris la décision de l'incarcérer à Ducos, jusqu'à son procès en comparution immédiate ce lundi 2 décembre. Un sujet de notre partenaire RCI Martinique.

Rodrigue Petitot sera jugé lundi matin par le tribunal de Fort-de-France. Le président du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) passera le week-end au Centre pénitentiaire de Ducos.

Le quadragénaire, interpellé ce jeudi aux Terres-Sainville, fait l'objet de poursuites pour « menaces, actes d'intimidation et provocation à la haine raciale », selon son avocat, Max Bellemarre : « On lui reproche des faits d'intimidation, qu'il aurait tenu des propos à caractère haineux, des propos à caractères raciste. Il y a eu un article 40 du préfet qui a saisi la procureure de la République. Mon client ne comprend pas trop. Il respecte son contrôle judiciaire. Il attendait son passage devant la cour d'appel. Il estime qu'il a bénéficié de sa liberté d'expression pour dire ce qu'il pense de certains maires et de certains élus ».

Jugé lundi

Une ligne de défense qui n'a d'abord pas convaincu le parquet qui a requis son placement en détention provisoire. Les réquisitions ont été suivies par le juge des libertés et de la détention. Un peu avant 23h, le magistrat a décidé du placement en détention de Rodrigue Petitot en attendant son procès. L'audience de comparution immédiate aura lieu lundi 2 décembre, à 8h.

Des propos jugés menaçants

Pour rappel, alors qu'il se trouvait devant le commissariat de police de Fort-de-France ce mardi, le président du RPPRAC avait exigé que les maires de Martinique ferment leurs mairies jusqu'au départ du préfet. Des propos qui ont été interprétés comme des menaces et des attaques violentes par plusieurs élus et le représentant de l'État. Rodrigue Petitot doit également comparaître devant la cour d'appel de Martinique, jeudi 5 décembre, après l'appel du parquet de son placement sous contrôle judiciaire dans l'affaire de l'intrusion à la résidence préfectorale.

Une manifestation interdite lundi

Ce vendredi, le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, en rappelant un contexte de « menaces graves à l'encontre de personnes dépositaires de l'autorité publique » a, de son côté, pris un arrêté préfectoral interdisant la manifestation annoncée par le RPPRAC au centre-ville de Fort-de-France, ce lundi 2 décembre. Il indique que « cette manifestation de voie publique n'a fait l'objet d'aucune déclaration auprès des autorités compétentes ».

« Outre cette absence de déclaration, les conditions requises en matière du nombre attendu de manifestants, d'identification et de sécurisation du parcours sur la voie circulante, du dimensionnement du dispositif prévisionnel de secours et d'encadrement par des agents de sécurité privée, ne sont pas réunies ».

RCI Martinique