Régionales 2021- Guadeloupe : Le président sortant Ary Chalus a dominé le scrutin mais doit faire face à un second tour

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Régionales 2021- Guadeloupe : Le président sortant Ary Chalus a dominé le scrutin mais doit faire face à un second tour

Le président sortant Ary Chalus a raté de quelques centaines de voix sa réélection à la tête du Conseil régional de Guadeloupe ce dimanche 20 juin.  Ayant obtenu 49,3 % des  suffrages,  Ary Chalus sera face à la candidate socialiste et présidente sortante du Département de Guadeloupe Josette Borel-Lincertin (17,3% des voix)  qui aborde le second tour des élections régionales avec un retard de 22 points sur son adversaire. 


A l'exception des communes de Terre de Bas (Les Saintes) et de Vieux-Habitants acquises à Josette Borel-Lincertin et de la commune de Deshaies qui a plébiscité le député Max Mathiasin, la quasi-totalité des communes de l'archipel de Guadeloupe ont placé le président sortant Ary Chalus en tête des suffrages. Ce dernier enregistre d'excellents résultats notamment sur l'île de Marie-Galante. Dans la commune de Capesterre de Marie-Galante, Ary Chalus obtient même 71, 52% des voix, son meilleur score. Josette Borel-Lincertin, pourtant originaire de cette île du Sud recueille à peine les 10% de suffrages dans les trois communes de la Grande Galette. Cette écrasante supériorité d'Ary Chalus dans les 29 communes sur 32 s'explique sans doute par le travail de proximité avec les maires de Guadeloupe engagé par  Ary Chalus dès 2015. 

© Préfecture  de Guadeloupe

Invité de RCI Guadeloupe, à l'issue de la proclamation des résultats officiels, le président sortant Ary Chalus se montre confiant pour le second tour.   « C'est très bien d'arriver en tête. Nous continuerons à travailler, nous allons repartir en campagne durant une semaine pour pouvoir défendre notre bilan et notre projet pour les six années à venir. Nous avons travaillé pour toutes les communes de la Guadeloupe, quel que soit le bord politique du maire. Je veux continuer à travailler en ce sens et rassembler les Guadeloupéens».

La candidate de Péyi Gwadloup, Josette Borel-Lincertin qui s'était alignée à la fois sur le scrutin régional et départemental, n'a pas pu tenir son pari de renverser la majorité sortante. Elle n'obtient que 17,3% des suffrages, le plus mauvais score des socialistes dans un scrutin régional. Pire, Josette Borel-Lincertin est distancée dans des fiefs généralement acquis au vote socialiste, là où Victorin Lurel faisait quasiment jeu égal avec Ary Chalus en 2015.  Le fer de lance du Parti Socialiste n'a désormais qu'une semaine pour effacer cette déconvenue et surtout convaincre les électeurs guadeloupéens.

Dans cette élection, c’est la question statutaire de la Guadeloupe qui a occupé les débats. Ary Chalus a proposé un « contrat de gouvernance concertée Région-Département ». Le président sortant défend un projet présenté comme une optimisation de l’action des 2 conseils. Un premier pas vers une assemblée ou une collectivité unique. De son côté, Josette Borel Lincertin plaide en faveur d’une loi organique pour plus de pouvoir renforcer le pouvoir local pour plus d’autonomie.

La surprise NOU

Dans ce scrutin régional, la liste Nou conduite par Ronald Selbonne crée la surprise en s'imposant sur l'échiquier politique guadeloupéen. L'Alians Nasyonal Gwadloup et ses partenaires qui participent pour la première fois à une élection, arrive en deuxième position dans plusieurs communes devant la présidente du conseil départemental Josette Borel Lincertin. En direct dans le studio de RCI Guadeloupe pendant la soirée électorale, le candidat Ronald Selbonne a déclaré « Nous sommes là pour durer ».

69% d'abstention

Comme ailleurs, ce scrutin où 12 listes étaient en lice, a été marqué par une très forte abstention avec un taux de participation de 30,85 % contre 47,21 % en 2015, après une campagne électorale émaillée d’enquêtes politico-financières avec plusieurs candidats placés en garde à vue ces dernières semaines, y compris Ary Chalus. Le président sortant est soupçonné de détournement de fonds publics, tout comme Max Mathiasin ou Josette Borel-Lincertin suspectée de prise illégale d’intérêts.