Présidentielle 2022 : En campagne en Guadeloupe, Anne Hidalgo au chevet du CHU de Point-à-Pitre

©Twitter / Anne Hidalgo

Présidentielle 2022 : En campagne en Guadeloupe, Anne Hidalgo au chevet du CHU de Point-à-Pitre

« On vient vous soutenir, vous dire merci » : Au premier jour de son déplacement en Guadeloupe, Anne Hidalgo s'est rendue au chevet des soignants du CHU de Pointe-à-Pitre, fortement éprouvée par la crise sanitaire et théâtre de tensions autour de la question vaccinale.

La candidate socialiste, créditée entre 1,5 et 3% des intentions de vote, s'est totalement démarquée du candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui lui, lors de sa venue en décembre, était allé soutenir les opposants à l'obligation vaccinale sur le piquet de grève devant le CHU. Dans l'hôpital vétuste, protégé par une forte présence policière depuis le démantèlement de ce piquet de grève de plusieurs mois, la candidate, qui s'est toujours positionnée en faveur du vaccin, a apporté son soutien au personnel et à son directeur général, Gérard Cotellon, qui avait été molesté début janvier par des manifestants. 

Dénonçant des « actions inacceptables », la candidate est venue « vous dire combien ces violences m'ont choquée et ont choqué beaucoup de gens », a-t-elle dit. « Vous êtes héroïques, je suis admirative », a-t-elle déclaré à plusieurs soignantes de l'établissement. Le directeur de l'établissement a rappelé qu' « à un moment sur ce territoire, il a fallu franchir des  barrages, avec toute l'insécurité qui entourait ces barrages, pour arriver au CHU. Il fallait vraiment avoir la foi chevillée au corps pour venir travailler ». Il a précisé avoir lui-même déposé huit plaintes pour menace de mort.

Anne Hidalgo en a profité pour dénoncer la gestion de la crise covid « trop centralisée », et plus largement la gestion du secteur de la santé sous le quinquennat Macron. « Un système de santé, ça sert à soigner », pas à « être rentable », a-t-elle insisté. Elle a expliqué vouloir « en finir avec la logique l'hôpital-entreprise », supprimer la tarification à l'acte, et baser le financement sur « les besoins de santé » et non sur des éléments comptables. 

Elle entend également recruter 15 000 médecins par an, et 25 000 infirmières. « Dans un pays civilisé, puissant comme le nôtre, on devrait pouvoir comprendre que l'hôpital public, c'est un bien commun, c'est pas du luxe », a-t-elle martelé. La Guadeloupe a connu une quatrième vague de Covid-19 particulièrement meurtrière, avec 560 morts en 4 mois, a expliqué Bruno Jarrige, directeur médical de la crise Covid du CHU.

Mais la population est encore très réticente à la vaccination : « moins de 15% a un schéma vaccinal complet, et seulement 37% ont deux doses », a-t-il expliqué. « On a encore beaucoup de patients, on a toujours une unité supplémentaire », portant le nombre de lits de réanimation à 30, a expliqué Marc Valette, chef du service réa.   

Avec AFP.