Premier lancement d’Ariane 6 en Guyane : L'événement spatial de l'année 2024, sous une sécurité renforcée

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Premier lancement d’Ariane 6 en Guyane : L'événement spatial de l'année 2024, sous une sécurité renforcée

Fleuron de l’industrie spatiale européenne, Ariane 6 doit faire son début dans l’espace demain après-midi depuis la base de Kourou. Un sujet de notre partenaire Radio Peyi.

Fiabilité et modularité, ce sont les deux promesses de cette nouvelle fusée selon son constructeur, qui l’a pensée en deux versions, Ariane 62 (2 boosters) et Ariane 64 (4 boosters). Attendue comme symbolisant le retour de l’Europe sur le marché spatial, et déjà concurrencée par l’Américain SpaceX, Ariane 6 se veut comme étant un lanceur permettant d’emmener plus et plus loin, tout en garantissant une forme de durabilité avec le retour de l’étage supérieur sur Terre, là où Elon Musk a réussi à concevoir une fusée réutilisable.

Il s’agit là du dernier né de la famille de lanceurs européens. Comme ses prédécesseurs, Ariane 6 sera amené à transporter des satellites vers leur orbite de destination mais il se chargera également de ramener le troisième étage vers la Terre, de sorte à ne laisser aucun déchet dans l’espace. Pour son vol inaugural, la fusée emmènera avec elle 11 engins devant être déployés sur différentes orbites, dont des expériences scientifiques et des satellites. 

Trois phases cruciales pour la réussite de la mission Ariane 6

Le lancement démarrera avec l’allumage de deux moteurs, le Vulcain à la base puis Vinci, le moteur présent au dernier étage de la fusée, qui se déclenchera 18 minutes après le décollage. Au cours de la phase 2, le moteur Vinci sera rallumé pour la première fois à gravité zéro, ce qui fera passer l'orbite d'Ariane 6 d'une orbite elliptique à une orbite circulaire à 580 km de la surface de la Terre. Ce rallumage sera suivi du déploiement de trois premiers satellites : OOV-Cube, Curium One and Robusta-3A, et de l’activation de deux expériences présentes à bord, YPSat et Peregrinus.

Puis le second déploiement suivra avec les satellites 3Cat-4, ISTSat et GRBBeta, et l’activation des expériences SIDLOC et Parisat. Une troisième phase de séparation déploiera CURIE et replicator. Enfin, la troisième phase devrait voir le retour de l’étage supérieur du lanceur qui devrait se rallumer une dernière fois afin de se désorbiter et amorcer sa descente vers la Terre où il devrait se consumer dans l’atmosphère. 

De nouveaux systèmes qui ont demandé un travail de recalibrage

La technologie déployée autour de ce nouveau lanceur a nécessité un travail de recalibrage de la base de lancement afin que les outils de mesure puissent être effectifs. La plus grande nouveauté c’est le moteur du dernier étage, Vinci, qui a la capacité de se rallumer et dont le rôle à chaque étape du lancement garantit le succès de celui-ci. « Tout l’enjeu de ce premier lancement est d’éviter l’échec », selon Raymond Boyce, directeur des opérations sur ce lancement.

Et au-delà de la réussite du départ de la fusée, il s’agira, dit-il, de s’assurer que toutes les phases de déploiement du satellite et de séparation des étages se déroulent sans encombre : « La mission totale dure 3 heures mais les premiers instants seront les plus importants. On pourra vraiment souffler lorsqu’on sera hors de portée de la neutralisation du lanceur, quand on aura plus aucune raison de le détruire proche de la Terre mais vraiment je serai serein lorsque la mission sera terminée avec la dernière phase de séparation des charges utiles. »

La fenêtre de tir se situe entre 15h et 19h, heure de Guyane. Le lancement de ce premier lanceur Ariane 6 sera diffusé en direct sur Facebook et à la radio à partir de 14h30. La surveillance du centre spatial guyanais est assurée par les forces armées et la gendarmerie nationale, a précisé la Préfecture de Guyane. À l’occasion du vol inaugural du lanceur européen Ariane 6, le 9 juillet prochain, l’ensemble du dispositif de sécurité est renforcé. 

Ainsi, sur terre, plus de 100 militaires du 3e Régiment étranger d’infanterie seront déployés au sein du centre spatial pour prévenir toute intrusion. La gendarmerie nationale renforcera également son dispositif avec la mobilisation de plus de 150 gendarmes, dont des opérateurs de l’antenne du GIGN. En mer, des bâtiments de la marine nationale, des vedettes côtières de la gendarmerie maritime et des douanes seront présents afin de faire respecter l’interdiction de navigation qui s’étend de l’Est de Sinnamary à l’Ouest de Kourou jusqu’aux îles du Salut.

Dans les airs, sous la responsabilité de la Haute autorité de défense aérienne, un dispositif particulier de sûreté sera activé avec la mise en œuvre de trois avions RAFALE et d’hélicoptères PUMA et FENNEC.

Radio Peyi