Le nouveau ministre des Outre-mer Manuel Valls, a assuré mardi qu'il irait "avec le Premier ministre le plus vite possible" à Mayotte, dont le territoire a été ravagé par le passage du cyclone Chido.
"Je vais être au travail dans quelques heures, après la passation au ministère des Outre-mer à midi, avec une seule idée, la reconstruction de Mayotte", a affirmé l'ancien Premier ministre de François Hollande sur France Inter. Conscient de "la colère" et de "la détresse" des Mahorais, il prône "l'action, avec l'urgence sur place : l'eau, la nourriture, les transports, l'électricité, les déplacements, le logement, (...) l'école et la rentrée scolaire au mois de janvier".
Il veut s'inscrire "dans le sillage de Michel Rocard", considéré comme un des pacificateurs de la Nouvelle-Calédonie avec les accords de Matignon de 1988, "et Lionel Jospin", et assure son "engagement total et entier" aux territoires d'Outre-mer.
"Le signe qui est envoyé par le président de la République et par le Premier ministre, c'est qu'en nommant un ancien Premier ministre, quelqu'un qui connaissait le dossier, qui est passionné par ces territoires, qui va s'y consacrer pleinement, c'est un gage en tout cas d'engagement", a avancé Manuel Valls. "Ils peuvent compter sur moi et sur ma présence. J'irai partout très vite", promet-il. Manuel Valls, a explique ce mardi sur France Inter avoir accepté ce poste parce qu'il "aime les défis et prendre des risques". Sa légitimité, "c'est celle de l'expérience, de l'engagement", se défend-il alors que sa nomination suscite de vives critiques, notamment à gauche.
En tant que "républicain de gauche", les territoires d'Outre-mer représentent pour Manuel Valls "un défi magnifique" et cela "grâce à leur culture, leur diversité, à leurs origines, aux pages sombres mais glorieuses aussi entre la métropole et ces territoires". Il assure qu'il "avance avec le souci de bien faire". L'ancien Premier ministre estime "que ceux qui ont de l'expérience doivent tout donner pour leur pays".
Questionné sur son parcours et ses prises de positions politiques, il estime ne représenter "ni l'aile gauche, ni l'aile droite" au sein du gouvernement de François Bayrou. "Là où je suis, je dois être attentif à tous les électeurs, quel que soit leur vote. L'extrême gauche, la gauche sont puissantes dans les territoires ultramarins, le Rassemblement national aussi, ils ont des députés à La Réunion et à Mayotte", a souligné Manuel Valls.
Amateur de "défis" et de "prises de risque", il ne considère pas sa tentative ratée de conquérir la mairie de Barcelone en 2018 comme un échec puisqu'il y a "rencontré l'amour". "La vie, ce sont des réussites et surtout des échecs. On apprend aussi de cela avec le recul nécessaire", poursuit Manuel Valls. "Je ne suis pas venu pour régler les problèmes politiques. Je suis là pour m'occuper de ces territoires ultra-marins qui ont besoin d'un gouvernement totalement engagé, d'un Etat fort, d'une République partout", explique-t-il.
Avec AFP