Nouvelle-Calédonie: une des militantes indépendantistes kanak autorisée à quitter l'Hexagone

© Facebook Bastien Lachaud

Nouvelle-Calédonie: une des militantes indépendantistes kanak autorisée à quitter l'Hexagone

Une juge d'instruction a modifié vendredi le contrôle judiciaire de la militante indépendantiste kanak Frédérique Muliava, poursuivie pour son rôle présumé dans les émeutes de 2024 en Nouvelle-Calédonie, lui permettant de quitter l'Hexagone et de rentrer à Nouméa, selon des sources proches du dossier.


Contactés par l'AFP, deux de ses avocats, François Roux et François Saint-Pierre, n'ont pas souhaité s'exprimer à ce stade. Le second a toutefois confirmé cette modification.
Mme Muliava est directrice de cabinet du président du congrès de Nouvelle-Calédonie et militante de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT).

Cette organisation est accusée par le gouvernement d'être derrière les émeutes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant 14 morts et plus de deux milliards d'euros de dégâts.
Comme dix autres militants de la CCAT, Mme Muliava a été mise en examen dans la foulée, dans une enquête d'abord instruite à Nouméa.

Les investigations ont alors été ouvertes sur des soupçons de complicité de tentatives de meurtres, association de malfaiteurs, participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens, vols avec arme et destructions, en bande organisée.
Et comme six autres militants indépendantistes, dont le président du Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS) Christian Tein, Mme Muliava avait été transférée en détention dans l'Hexagone, à 17.000 km de ses proches.
Elle y avait été incarcérée, puis assignée à résidence sous surveillance électronique, avant d'être placée sous contrôle judiciaire.
En janvier 2025, l'information judiciaire a été dépaysée de Nouméa pour être confiée à des juges d'instruction parisiens. C'était le souhait de huit militants du CCAT, qui dénonçaient des violations répétées de la présomption d'innocence.
Vendredi, une juge d'instruction parisienne a estimé qu'il apparaissait "disproportionné" de contraindre Mme Muliava à rester dans l'Hexagone, loin de ses proches, et de l'empêcher de travailler comme enseignante, selon l'une des sources proches du dossier.
Cette décision fait suite à une demande de ses avocats de lever son contrôle judiciaire. Ils ont finalement obtenu des obligations moindres.

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Mme Muliava est notamment tenue de ne pas être en contact avec les autres personnes mises en examen du dossier, et de ne pas participer à une manifestation publique en Nouvelle-Calédonie, a-t-on précisé de source proche.
Cette décision peut faire l'objet d'un appel.

Avec AFP