Martinique :La Collectivité Territoriale de Martinique reconnait le créole comme langue officielle au côté du français

© Collectivité Territoriale de Martinique

Martinique :La Collectivité Territoriale de Martinique reconnait le créole comme langue officielle au côté du français

Une décision dite historique, votée presque à l’unanimité à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), les élus ont acté l’officialisation du créole comme langue nationale du territoire, au côté du français. Si le vote semble soutenu par la population, la question de la légalité de cette proposition au niveau de l’État, est incertaine.



Décision historique, symbolique, mais qui pourrait être déboutée par l’État français. Si le projet de faire du créole la langue officielle du territoire, au même titre que le français, bénéficie d’un soutien certain, son caractère anti-constitutionnel pourrait voir la loi déboutée par l’État, selon certains élus, comme le rappelle Louis Boutrin, conseiller territorial, au micro de Martinique la 1ere, rappelant le précédent Corse : « Il y a eu une décision du tribunal administratif de Bastia, le 9 mars 2023 pour annuler une disposition du règlement de l’assemblée de Corse, qui prévoyait effectivement que la langue corse, pouvait être utilisée au même titre que la langue française. On voit également que récemment, certaines dispositions de la loi de 2021 sur les langues régionales, ont été supprimées ».


Une décision historique, symbolique, mais aussi populiste, selon Fred-Michel Tirault, conseiller territorial, qui s’est abstenu lors du vote, au micro de Martinique la 1ère : « C’est du populisme pour faire plaisir au peuple, mais en sachant très bien que la décision n’est pas valable, et c’est ça qui est regrettable. On utilise une délibération pour faire croire qu’elle aura une portée. Par contre, il faut se battre justement, pour que le créole soit plus reconnu, pour faire évoluer la loi, mais il y a nos parlementaires qui sont là pour ça, mais ce n’est pas à nous, élus de la CTM, de prendre des délibérations en sachant pertinemment qu’elles ne sont pas légales ».

 


 

Damien CHAILLOT