Installer des bassins hors-sols dans différents lieux du territoire, principalement vers les quartiers prioritaires et les secteurs géographiques dépourvus de bassin, afin de donner la chance à tous, enfants comme adulte, d’apprendre à nager. Tel est l’objectif de l’association "Ma Guyane Nage", qui propose l’installation de piscines mobiles afin de donner des cours de natation à travers le territoire. Focus avec l'interview de Claude Brignon, président de l’association, au micro de nos partenaires de Radio Péyi.
Offrir la possibilité à tous les Guyanais d’apprendre la natation, c’est l’objectif porté par l’association « Ma Guyane nage », face au réel besoin identifié sur le territoire. En effet, d’après les chiffres du rectorat, 53% des élèves de 3ème ne savent pas nager.
Une donnée qui peut sembler paradoxal aux vues de la situation géographique de la Guyane et de son abondance en eau, mais qui s’explique par le manque d’infrastructures publiques dédiées dans plusieurs communes.
Pour contrer ce phénomène, l’association propose l’installation de bassins mobiles, à l’image de celui récemment installé dans l’école Gaëtan Hermine à Cayenne où l’association va prendre ses quartiers cet été en proposant des activités nautiques, des cours et des formations.
Depuis sa création en 2016, l’association cible les quartiers prioritaires et les communes isolées pour rendre plus accessible l’apprentissage de la natation, explique Claude Brignon, président de l’association et professeur d’EPS au lycée Gontran Damas : « Le chiffre vraiment alarmant, c’est qu'en 3e, il y a encore 53 % des enfants qui ne savent pas nager, plus de la moitié, alors que l’objectif des programmes scolaires normalement, c’est que tous les élèves sachent nager à la fin de la 6e. Il y a plusieurs facteurs, économiques et logistiques, pas assez de piscines, facteur humain, pas assez d’encadrants, il faut absolument mettre en place des formations, d’où le deuxième volet de notre projet pour développer les formations ».
Un constat rappelle l’importance de la situation : depuis le début de l’année 2023, plus d’une dizaine de personnes sont mortes noyées en Guyane. Une statistique qui souligne une véritable urgence selon Claude Brignon, pour qui certains secteurs géographiques sont à prioriser : « C’est un projet qui a pour vocation d’apprendre à nager aux populations défavorisées, à cause de carence de piscines, pas moyen de prendre des cours de natation, donc nos cibles sont avant tout les quartiers prioritaires et les communes isolées, où il n’y a pas de bassins de natations ».
L’ensemble du projet porté par l’association « Ma Guyane nage » est axé en 3 volets.
Le premier, apporter et installer des bassins mobiles dans les zones identifiées comme prioritaires.
Le deuxième, proposer des créneaux de formation destinés aux jeunes de 16 à 25 ans, ouvrant à des possibilités d’orientation vers métiers de natation.
Troisième volet, proposer aux communes, après une installation de bassin provisoire, de les accompagner dans un projet de construction de piscine pérenne. En amont, proposer le prêt d’un bassin, géré par la commune, afin d’expérimenter et de tester in situ les capacités humaines, financières et logistiques de ladite commune à gérer, à terme, un bassin pérenne.
Damien CHAILLOT