Lutte contre les violences faites aux femmes : La Guadeloupe parmi les territoires pilotes pour l'expérimentation du dépistage de la soumission chimique

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Lutte contre les violences faites aux femmes : La Guadeloupe parmi les territoires pilotes pour l'expérimentation du dépistage de la soumission chimique

Le gouvernement  franchit une étape décisive dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Stéphanie Rist, ministre de la Santé, de la Famille, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, a annoncé le lancement d'une expérimentation inédite visant à faciliter le dépistage de la soumission chimique. La Guadeloupe figure parmi les quatre territoires retenus pour cette initiative majeure.

À partir de janvier 2026, plusieurs régions expérimenteront le remboursement des examens de biologie médicale permettant de détecter un état de soumission chimique, sans qu'il soit nécessaire de déposer une plainte au préalable. Cette mesure, prévue dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, représente une avancée considérable dans la prise en charge des victimes.  Les régions concernées par cette expérimentation de trois ans sont les Hauts-de-France, l'Île-de-France, les Pays de la Loire, et la Guadeloupe, qui sera intégrée dans un second temps. 

Depuis un an, plusieurs affaires marquantes, dont le procès historique des « viols de Mazan », ont mis en lumière une réalité longtemps méconnue ou ignorée : les violences sexuelles facilitées par la soumission chimique. Dans ce contexte, la lutte contre la soumission chimique et la vulnérabilité chimique s’impose comme un axe prioritaire d’action pour le Gouvernement. Selon la dernière enquête nationale sur la soumission chimique menée par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), ces violences sont le plus souvent commises par un proche, un membre de la famille, conjoint, collègue ou ami. En 2022, 1 229 cas de soumissions et vulnérabilités chimiques vraisemblables ont été analysées par le Centre de référence des Agressions facilitées par les substances (CRAFS). En 2022 et 2024, plusieurs témoignages de victimes droguées avec du GHB, également appelé la "drogue du violeur", lors de soirées les semaines précédents avaient émergé sur les réseaux sociaux en Guaddeloupe et en Martinique

Un dispositif simplifié et accessible

Concrètement, toute personne munie d'une ordonnance prescrite par un médecin exerçant dans l'une des régions concernées pourra se rendre dans un laboratoire de biologie médicale pour réaliser les prélèvements nécessaires. Les analyses seront effectuées dans des laboratoires spécialisés en toxicologie et intégralement prises en charge par l'Assurance Maladie.

Les résultats seront restitués par le médecin prescripteur lors d'une consultation dédiée et pourront, le cas échéant, constituer un élément de preuve dans le cadre d'une démarche judiciaire.

Une réponse à un problème de santé publique majeur

Cette expérimentation s'appuie sur l'expertise du Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances (CRAFS), déjà mobilisé auprès des professionnels de santé et des victimes via un numéro dédié (01 40 05 42 70) et des parcours d'accompagnement pluridisciplinaires.

L'initiative fait suite aux recommandations formulées dans le cadre de la mission gouvernementale sur la soumission chimique, portée par la députée Sandrine Josso. Elle répond à une exigence claire : garantir un accès rapide, simplifié et inconditionnel aux analyses médicales pour améliorer la prise en charge des victimes.