La Fondation du patrimoine a dévoilé les 18 nouveaux monuments et sites emblématiques sélectionnés dans le cadre du Loto du Patrimoine 2023. Parmi ces 18 sites, 5 se trouvent en Outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion et Mayotte) et pourront bénéficier d’une dotation pour aider à leur rénovation. Depuis 2018, plus de 750 sites en péril ont pu bénéficier de la contribution du Loto du Patrimoine.
Chaque année, depuis 5 ans, les défenseurs du patrimoine et des sites emblématiques notamment des outre-mer retiennent leur souffle en espérant que les sites en danger proposés à la rénovation seront retenus parmi ceux sélectionnés par la Fondation du Patrimoine pour bénéficier du fameux coup de pouce du Loto du Patrimoine.
Cette année, pour cette 6ème édition, 18 sites ont été retenus par la mission pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par l’animateur de Stéphane Bern. Des sites qui, selon l’animateur, « reflètent une fois encore la diversité de notre précieux patrimoine ». Rappelons que les 4 critères principaux qui conditionnent l’éligibilité au Loto du Patrimoine sont l’intérêt patrimonial et culturel, l’état de péril, la maturité du projet et son impact sur le territoire.
Parmi ces sites en péril qui bénéficient de ce loto exceptionnel 5 se trouvent en outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Le Réunion et Mayotte) :
Guadeloupe : Ancienne sucrerie de l’Habitation Belleville à Trois-Rivières
Pour la Guadeloupe, c’est l’ancienne sucrerie de l’habitation Belleville à Trois-Rivières qui a été choisie. L’Habitation Belleville est une exploitation agricole fondée au XVIIème siècle et exploitée comme sucrerie, l’une des plus anciennes de Guadeloupe. Au XXème siècle, elle devient une rhumerie. Depuis 2019, elle est classée au titre des monuments historiques.

Guyane : L’église Saint-Antoine de Padoue, à Saül
Pour la Guyane, c’est l’église Saint-Antoine de Padoue à Saül qui été sélectionnée. Nichée au cœur de la forêt amazonienne et construite dans les années 50, cette église présente la particularité d’être la seule qui possède deux clochers en bois en Guyane. Dès 1993, elle figure au classement des monuments historiques.

Martinique : L’hôtel de ville du Saint-Esprit
Du fait de son intérêt patrimonial, l’hôtel de ville du Saint-Esprit « participe pleinement à l’attractivité de la ville », plaide Stéphane Bern pour expliquer la sélection de ce site pour la Martinique. Construit au début du XXème siècle, l’hôtel de ville a encore des fenêtres fermées par des jalousies traditionnelles dites « à la martiniquaise » et un balcon en fer forgé. En péril, une partie de la mairie est actuellement inaccessible. Les travaux devraient débuter au début de l’année 2024 et devraient durer 2 ans.
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La Réunion : L’ancienne chapelle Sainte-Jeanne d’Arc à Saint-André
Classée aux monuments historiques depuis 2012, l’ancienne chapelle Sainte-Jeanne d’Arc à Saint-André de La Réunion a été construite dans les années 40. Son originalité réside dans sa construction en pierre volcanique et en mortier. Endommagée par la tempête tropicale Fakir en 2018, elle est fermée pour des raisons de sécurité au public. Après sa restauration, elle deviendra un tiers-lieu artistique et devrait accueillir des conférences, des spectacles et divers ateliers.

Mayotte : L’ancienne résidence des gouverneurs à Dzaoudzi
Située au rocher de Dzaoudzi et implantée dans un parc, cette résidence date de 1844 et reconstruite en 1890. Elle fut entièrement importée en kit depuis l’Hexagone, construite par les ateliers Moisant. Elle était dédiée au logement des gouverneurs de Mayotte. Elle est classée au titre des monuments historiques depuis mars 2015. Après sa rénovation, le Conseil départemental de Mayotte envisage de faire de la résidence un bâtiment central du Musée de Mayotte (MUMA) afin d’y exposer des collections consacrées à la préservation et à la valorisation pérennes du patrimoine naturel et culturel mahorais.

Pour mémoire, depuis la création du Loto du Patrimoine, plus de 750 sites ont pu bénéficier d’une dotation pour permettre leur rénovation. Aujourd’hui, plus de 60% des sites en péril ont d’ores et déjà été sauvés ou sur le point de l’être. 230 sont terminés et 240 chantiers sont en cours. Depuis son lancement, ce loto exceptionnel a généré plus de 125 millions d’euros, dont plus de 26 millions d’euros ont été reversés en 2022 au profit de la rénovation des sites patrimoniaux.