La collectivité de Saint-Barthélemy a annoncé dimanche la distribution d’eau gratuite sur le parking de l’hôtel de la collectivité, en raison d’une houle qui ensable le captage d'eau de mer de l'usine de production d'eau douce. Le Journal de Saint-Barth pointe aussi du doigt la surconsommation.
« Suite aux problèmes de houle en provenance de l'ouest, qui ont pour conséquence un ensablement du captage d'eau de mer de l'usine de production d'eau douce, la production diminue » a annoncé la collectivité dimanche. « Le point d'eau de Saint-Jean risque donc de ne plus pouvoir être suffisamment approvisionné », prévient-on également.
C’est donc pour pallier cette situation que la collectivité a mis en place 4 points d'eau sur le parking de l'hôtel de la Collectivité à Gustavia. « Cette mise à disposition gratuite d'eau, réservée aux particuliers, sera limitée à 100 L par personnes, environ 4 bidons de 25L », précise-t-on encore.
« La houle amène du sable et des algues sur les crépines de captage », a expliqué Laurent Berry, responsable d’exploitation pour la Sidem (société qui gère l’usine de dessalement), au Journal de Saint-Barth. « On multiplie les opérations sur les filtres au risque de les casser. En vingt minutes, la semaine dernière, on a rempli un seau de sable. Ça encrasse la machine et on est obligé de l’arrêter pour la nettoyer et ne pas risquer de l’endommager », a-t-il ajouté.
Mais selon le responsable, la houle et le sable ne sont pas les seuls responsables de ce manque d’eau sur cette île d’environ 10 000 habitants. « Pour moi, c’est lié à un manque de civisme. Dès que l’eau revient, il y a des abus de personnes qui remplissent leur citerne, donc trop de stockage. On n’arrive même pas à remplir le réservoir de Colombier parce que tout part tout de suite. Tant que ça ne se calmera pas sur la consommation, on n’y arrivera pas ».
Alors que la capacité maximale de production de l’usine est de 190 m3 par heure, « la consommation a quasiment atteint 300 mètres cubes par heure » le lundi 6 mars. « La consommation d’eau est extrêmement élevée et est nettement supérieure à la production d’eau » avait déclaré la société responsable de la distribution d’eau sur l’île, Saur. « L’accès à l’eau potable pour tous et dans tous les quartiers ne peut se faire que si la consommation de chacun est raisonnée. N’utilisons pas l’eau à outrance, elle est précieuse ».
« Évitez les stockages et réserves de manière à pouvoir donner accès à l’eau aux personnes n’ayant pas de citerne et à ceux qui sont en bout de réseau. Utilisez l’eau à bon escient, seulement pour un usage domestique afin de permettre au réseau de monter en charge et d’alimenter l’île », a ajouté la société qui prévoit d’autres « perturbations » en raison d’un nouvel épisode de houle.
La Collectivité territoriale a pris vendredi un arrêté qui interdit l'utilisation de l'eau de ville pour le remplissage des piscines, le lavage des véhicules « non liés à un impératif sanitaire ou sécuritaire » ainsi que l'arrosage des jardins et des espaces verts, rappelle le Journal de Saint-Barth. « Les usages de l'eau issue du réseau d'eau potable doivent être réservés temporairement et en priorité à la satisfaction des besoins alimentaires humains, à l'hygiène et à la salubrité », précise l'arrêté territorial. Sur place, ce sont surtout la consommation touristique et les villas avec piscine qui sont pointées du doigt.
D'autres territoires ultramarins sont confrontés au manque d'eau, notamment en Guadeloupe, où le préfet et le président du département ont décidé de mettre l’eau du barrage de Moreau à disposition des agriculteurs, et à Mayotte, où Météo-France ne prévoit pas d'amélioration en termes de pluviométrie.