Des députés ultramarins de différents groupes de gauche et indépendants ont tenu une conférence de presse à l'Assemblée nationale ce jeudi 12 janvier. Ils ont défendu leur unité pour « être enfin entendus sur les préoccupations et les problématiques inhérentes aux Outre-mer.
Après trois jours de séminaire en Guyane au cours duquel les députés ultramarins ont travaillé sur des préoccupations communes à leur territoire comme la santé, la vie chère, la coopération régionale. « Dans nos territoires il y a un dénominateur commun :sous-développement systémique.Nous avons décidé qu’à partir de cette année les choses doivent changer radicalement.Nous avons des réalités qui doivent être prises en compte dès le départ dans les projets de loi », a indiqué Davy Rimane, député de la Guyane qui souligne même un sous-développement « intentionnel » de la part de l’Etat. « Pour ramener plus d’équité, plus de justice, plus d’égalité, l’Etat doit mettre plus de moyens.Le département d’Outre-mer le plus développé a 15 ans de retard avec l’Hexagone », rappelle Davy Rimane.
Ces élus provenant des rangs GDR, LFI, socialiste et du groupe indépendant Liot ont subi comme un affront l'obstruction de la majorité pour empêcher d'aller au bout de l'examen d'un texte LFI visant à réintégrer les soignants non vaccinés contre le Covid-19.Tous soulignent un "mépris" du Gouvernement. «La nuit du 24 novembre a eu pour effet que les élus ultramarins parlent d'une seule voix. L'unité qui s'est créée, va se développer et monter en consistance» a souligné Davy Rimane.
Moetai Brotherson, député de Polynésie et président de la délégation aux Outre-mer à l'Assemblée nationale a indiqué «ne plus vouloir faire semblant de discuter. C’est un changement de paradigme. Nous disons à l’Etat que les Outre-mer avancent unis et que la gestion de nos réalités doit désormais être différente »
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Pour le député Jean-Hugues Ratenon a rappelé «qu'en Outre-mer, nous sommes très républicain mais l'Etat nous maltraite. Des situations exceptionnelles qui n'ont pas de regard exceptionnel de la part du Gouvernement. Personne ne nous convaincra de faire marche arrière».
Frédéric Maillot, député de La Réunion a avancé la surdité du Gouvernement aux problématiques des Outre-mer. « Nous envoyons un message fort à ce gouvernement sourd qui entend gouverner à coup de 49.3. Nous ne voulons plus être des victimes et des peuples entre parenthèses ( cf carte de vœux 2023 du ministre de l’intérieur ).Nous ne sommes pas condamnés à l’échec! ».
Le Guadeloupéen Christian Baptiste, apparenté socialiste, a réclamé une «décolonialité» pour «sortir de cette relation verticale» entre Etat et territoires ultramarins.
Les députés ultramarins vont prochainement transmettre un texte regroupant l'ensemble des propositions concrètes issues du séminaire des députés ultramarins. Une prochaine rencontre des parlementaires se tiendra à La Réunion mi 2023.