Coup de théâtre dans la procédure de liquidation judiciaire du groupe CAIRE. Favori pour la reprise du transporteur aérien, le groupe CAFOM a annoncé qu'il se désistait. Précisions avec notre partenaire RCI Guadeloupe.
L'avenir s'assombrit un peu plus pour la survie d'Air Antilles et d'Air Guyane. C'est par la voix de ses avocats que le groupe CAFOM annonce son retrait de la procédure de reprise du groupe CAIRE.
Dans ce courrier, le cabinet Moncey Avocats avance deux arguments majeurs pour justifier cette prise de position à la veille de la décision du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre (29 septembre 2023).
Les conseils du distributeur d'équipement pointent tout d'abord du doigt la sortie médiatique du président de la collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville. Ce dernier avait estimé que l'offre de CAFOM n'apportait pas de garantie suffisante sur la survie économique et la préservation de l'emploi à Air Guyane. Il avait menacé de dénoncer la délégation de service publique du transport aérien intérieur de Guyane au cas où une offre globale de reprise du groupe CAIRE était retenue par le tribunal.
"Sans cette délégation l'équilibre économique de l'offre et la pertinence du business plan présenté par CAFOM deviennent totalement compromis", avancent le cabinet d'avocats.
"Ce sont donc ces raisons et l'opposition délibérée du Président de la Collectivité territoriale de Guyane de la qui nous conduisent aujourd'hui à vous notifier, à regret, la caducité de l'offre de reprise datée du 18 septembre 2023 et par voie de conséquence le retrait total de CAFOM de ce projet", indiquent les auteurs du courrier.
Tensions sociales
Dans cette même missive, les avocats soulignent "la vive opposition des syndicats de la société CAIRE" quant au projet de reprise de CAFOM. Ils déplorent "les tensions sociales consécutives à cette opposition".
En effet, les instances représentatives des salariés de la compagnie aérienne ont manifesté à plusieurs reprises leur rejet du groupe CAFOM dans la procédure de liquidation de l'entreprise. Ils estiment notamment qu'en tant qu'actionnaire déjà présent au sein du groupe, CAFOM n'a pas souhaité investir plus tôt dans CAIRE. Les organisations syndicales déploraient également la présence d'Eric Koury en tant que conseiller auprès du repreneur potentiel.
En effet, le directeur général du groupe CAIRE était l'un des protagonistes du conflit social survenu en juillet au sein du transporteur et qui a conduit à sa mise en liquidation judiciaire.
Les salariés reprochaient aussi à CAFOM de proposer la fermeture de la base de Fort-de-France.
Une seule offre est donc désormais sur la table si l'on s'en tient aux auditions du tribunal de commerce et des réquisitions du procureur de la République lors de l'audience du 21 septembre dernier. Il s'agit de celle de la collectivité de Saint-Martin associée au groupe EDEIS.
Une offre de reprise partielle puisqu'elle ne prévoit que la reprise de l'activité en Antilles sous une forme réduite. Pour rappel, le groupe CAIRE compte à ce jour 296 salariés en Guadeloupe, Martinique et Guyane.
Par RCI Web