Le président du conseil exécutif de la CTM, Serge Letchimy et le président de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, Jean-Marc Ayrault ont signé ce mardi 23 mai une lettre d’intention pour établir un partenariat durable entre les deux institutions. Détails avec notre partenaire RCI Martinique.
Alors que la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage a fait le déplacement à la Martinique à l’occasion des commémorations du 22 mai, un rapprochement a eu lieu ce mardi matin avec la Collectivité Territoriale de Martinique.
Concrètement, il s’agit de « coopérer pour promouvoir la transmission au plus grand nombre : de l’histoire de l’esclavage en Martinique et des héritages culturels issus de cette histoire, afin de mieux répondre aux enjeux de citoyenneté et de diversité culturelle », indique la CTM.
Cette convention cadre de partenariat s’appuie sur cinq domaines qui seront déclinés en programme d’actions, en croisant les orientations stratégiques de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage et des champs de compétence et d’expertise de la Collectivité Territoriale de Martinique : l’éducation, la citoyenneté, la culture, la recherche et le numérique.
Connaissance et réconciliation
Pour Serge Letchimy, le président du conseil exécutif, c’est une étape indispensable en vue d’une réconciliation. « Dans ce lieu emblématique qu’est la maison de Césaire, il faut faire appel à toutes les forces possibles et surtout tous les mots, toutes les poésies qu’il faut et surtout toutes les actions concrètes. Et c’est peut-être ça qui va nous permettre de nous réconcilier, quelle que soit notre histoire, notre origine. Et ça va se traduire dans des stratégies de développement locales inédites, avec un sentiment de double appartenance très fort : à la fois Français et Européen mais aussi Martiniquais».
Dans le droit fil des missions de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage, Jean-Marc Ayrault estime que la connaissance de cette histoire, partout et par tous, permet de mieux appréhender les problématiques d’aujourd’hui. «Notre ambition à Serge Letchimy et à moi-même, c’est que cette histoire de la traite, de l’esclavage, de l’exploitation terrible que cela a représenté, que ce crime soit connu de tous. Pas seulement en Martinique, en Guadeloupe ou à la Réunion mais de tous les Français quel que soit le lieu où ils habitent et où ils vivent. C’est notre histoire et elle nous interpelle aussi vers le présent et pas seulement vers le passé. Elle permet de comprendre les mécanismes qui nous conduisent aux inégalités, aux injustices, aux discriminations, au racisme et comment les combattre et les surmonter»
Par Erika Govindoorazoo pour RCI Martinique