Depuis plus de 30 ans, l'Association des communes et des collectivités d'Outre-mer (ACCD'OM) s'est inscrite comme un espace d’échanges et de diffusion des idées et des intérêts des élus des Outre-mer. L'association a présenté récemment ses voeux en fin de semaine dernière en présence de l'ensemble de ses partenaires. Dans cette interview pour Outremers 360, le Président de l'ACCD'OM Jean Claude Maes fait une rétrospective des actions menées l'année dernière et présente les nouvelles perspectives ainsi que les chantiers à mettre en œuvre en 2024.

- Vous venez de présenter vos vœux pour vos partenaires, et avez fait un bilan de l’association qui va fêter 33 ans d’existence, en quelques chiffres quel est -il? Et les réalisations 2023 ?

L’ACCD’OM fête effectivement ses 33 ans cette année, 33 ans au service des collectivités ultramarines et de de leur population. Nous sommes très fiers du chemin parcouru, notamment de la prise de conscience de la notion « DES Outre-Mer » au sein des assemblées et des services de l’Etat.

Nous tenons chaque année un congrès qui réunit nos adhérents, et le nombre grandissant de participants chaque année nous conforte dans l’idée que le partage entre nos territoires ultramarins est essentiel à leur évolution. Nous partageons nos problématiques, nos solutions, et nous mettons en avant la parole DES Outre-Mer auprès des instances qui prennent les décisions. Nous observons l’émergence d’une nouvelle idée depuis quelques années, avec la participation à nos congrès d’élus non ultramarins : «  les Outre-Mer sont un puits d’innovations qui intéressent également l’Hexagone ».

L’ACCD’OM s’efforce donc également de partager les solutions de nos territoires aux élus hexagonaux et ainsi mettre en avant les starts-up Outre-Mer.

Depuis l’année dernière nous avons mis en place des commissions de travail, qui nous permettent, entre-autres, de répondre aux auditions au Sénat et à l’Assemblée Nationale pour actionner le réflexe outre-mer dans les rédactions de nos parlementaires.

Nous avons également développé une appli mobile « Elus OutreMer » afin de partager avec les élus de nos territoires sur l’actualité, législative, réglementaire, et pour créer un lien permanent entre les élus des différents territoires, et avec les partenaires des collectivités.

- Quels sont les grands dossiers et priorités 2024 ?

Le chantier principal de 2024 sera la très controversée réforme de l’Octroi de Mer, il est impensable pour nous que celle-ci se fasse sans les collectivités locales. C’est pourquoi, depuis décembre dernier, nous avons créé une commission spéciale sur l’octroi de mer, à laquelle nous avons associé l’AMF. Cette commission est donc co-présidée par Sophie Charles (maire de Saint Laurent du Maroni et Vice-Présidente de l’ACCD’OM) et Serge Hoareau (maire de Petite-Île et Président de l'Association des maires de La Réunion -AMDR). Nous travaillons activement à rédiger des propositions pour l’Etat sur une refonte qui pourra satisfaire l’ensemble des parties prenantes, et nous discutons déjà avec le Gouvernement sur la question. Nous avons lancé un appel aux grandes collectivités pour s’associer à la démarche.

Notre deuxième grand dossier portera sur l’illettrisme et l’illectronisme en Outre-Mer. Il s’agit de problématiques que l’on retrouve dans tous nos territoires et qu’il est urgent de prendre en compte. Je lance d’ailleurs un appel à l’ensemble des collectivités pour nous rejoindre et travailler ensemble sur ces questions.

-Le Congrès ACCD'OM l’année dernière était en Nouvelle-Calédonie, cette année il se sera en Guadeloupe, avez-vous déjà défini les thématiques principales ?

Oui, cette année nous serons chez moi, en Guadeloupe, du 10 au 15 novembre, et j’en suis particulièrement fier.

Nous travaillons déjà à lister les thématiques, et nous nous apercevons qu’elles sont nombreuses. Nos adhérents ont déjà exprimé un certain nombre de questions qu’ils souhaitent voir aborder et il nous apparaît difficile de tout faire tenir sur 5 jours. Nous avons donc décidé d’organiser en amont du congrès, au mois de septembre, 2 colloques, l’un sur l’insertion des jeunes et le second sur la transition écologique. Cela nous permettra d’approfondir ces 2 thématiques en amont et ainsi dégager du temps sur le congrès pour travailler sur les finances des collectivités, la sécurité, l’autonomie alimentaire, le développement touristique et économique, le logement ou encore la prise en charge des assurances en Outre-Mer.

Nous avions tenté l’expérience en 2023 en organisant au mois de juin un colloque sur la santé en Outre-Mer, qui nous a permis de travailler pendant 2 jours, sur l’ensemble des problématiques de santé et ainsi former nos élus sur les possibilités à leur disposition, mais également remettre une liste de propositions à l’Etat pour des avancées dans ce domaine.