Vice-président du Sénat et président de la Société des Amis du Président Gaston Monnerville, le sénateur Georges Patient et son association souhaitent mettre en place une année de commémoration pour le 30e anniversaire de l’un de ses plus illustres présidents, le Guyanais Gaston Monnerville, décédé le 7 novembre 1991. Une commémoration qui se déclinera tout au long de l'année dans l'hexagone et les territoires.
Dans cette perspective, Georges Patient a rencontré le président du Sénat Gérard Larcher pour s’entretenir avec lui des diverses manifestations qui pourraient être envisagées, sous son haut patronage, de mai 2021 à mai 2022 environ. Parmi les événements proposés, il y aurait un colloque organisé par la Délégation sénatoriale aux Outre-mer sur le thème de l’héritage de Gaston Monnerville ; des expositions ouvertes au public dans le jardin du Luxembourg (sous le préau Saint-Michel), dans les salons de Boffrand et dans la galerie sud lors des Journées du patrimoine, et éventuellement une exposition à l’Hôtel de la Marine. Le sénateur Patient a également exprimé le souhait qu’une plaque au nom de Gaston Monnerville soit apposée au Panthéon.
Toutes ces manifestations se feraient dans le cadre d’un partenariat de la Société des Amis du Président Gaston Monnerville avec le Sénat, les archives de l’institution, la Délégation sénatoriale aux Outre-mer, le site d’informations Outremers 360. Seront asssociés es élus de la Guyane, du Lot et de ses académies (Gaston Monnerville fut député et sénateur de Guyane et président du Conseil général du Lot). « J’essaie de réhabiliter Monnerville non seulement en Guyane, mais également au niveau de toute la République », a déclaré Georges Patient lors de son interview à Outremers 360 (voir vidéo ci-dessous). « Un homme devenu un avocat célèbre, qui est resté longtemps président du Sénat, qui a supprimé le bagne, qui a été l’artisan de la départementalisation, et qu’on ignore presque chez lui et dans l’Hexagone ! Jusqu’à présent il n’a pas été glorifié par la République alors que beaucoup d’autres l’ont été et en ont fait moins. »
A l’issue de son entretien avec le sénateur Patient, le président du Sénat Gérard Larcher a déclaré être favorable au projet. Pour Gérard Larcher, « la mise en valeur de ce parcours d’une personnalité issue de la diversité est très importante, en raison du contexte actuel .»
Interview du sénateur Georges Patient par Luc Laventure, président d’Outremers 360
Gaston Monnerville en bref Incroyable parcours que celui de Gaston Monnerville (janvier 1897 – novembre 1991), décédé à Paris à l’âge de 94 ans. Né à Cayenne dans une famille modeste originaire de la Martinique, dans une fratrie de six enfants, rien ne le prédestinait à priori à devenir l’un des plus importants personnages de l’Etat. C’était sans compter sur sa volonté et sa force de travail. Brillant élève au lycée, il décroche une bourse pour poursuivre ses études à Toulouse. Il y obtient son baccalauréat, puis deux licences, en lettres et en droit, ainsi qu’un doctorat en droit en 1921. Inscrit au barreau de Paris, il travaille dans un grand cabinet d’avocat où il plaide notamment dans l’affaire Jean Galmot, obtenant l’acquittement de quatorze Guyanais inculpés de meurtre devant la Cour d’Assises de Nantes. Sa notoriété assurée, il se présente et est élu député lors des élections législatives en Guyane en 1932. Commence alors sa longue carrière en politique. Gaston Monnerville sera successivement élu maire de Cayenne en 1935, réélu député en 1936, nommé sous-secrétaire d’Etat aux colonies en 1937 et 1938. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il rejoint la Résistance sous le pseudonyme de «commandant Saint-Just» et intègre les maquis d’Auvergne d’octobre 1942 à octobre 1944. (Entre autres distinctions, il recevra pour cela la Croix de Guerre et la Légion d'Honneur à titre militaire). Monnerville est élu sénateur de Guyane en 1946, puis successivement sénateur du Lot en 1947 et, consécration la même année, président du Conseil de la République, qui devient le Sénat en 1958, faisant de lui le deuxième personnage de l’Etat. Il demeure président de l’institution jusqu’en octobre 1968, avant de revenir à nouveau aux affaires du Lot comme sénateur et conseiller général. Enfin, l’avocat guyanais termine sa carrière comme membre du Conseil constitutionnel, de 1974 à 1983. |
PM