Insécurité et délinquance : Des infractions plus fréquentes dans les DROM, d’après le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer

Insécurité et délinquance : Des infractions plus fréquentes dans les DROM, d’après le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer

Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer vient de publier sa 8e édition du bilan statistique Insécurité et délinquance enregistrée par la police et la gendarmerie nationales pour l’année 2023, et la première édition de l’atlas départemental de la délinquance enregistrée pour cette même année. En général, les infractions sont plus fréquentes dans les DROM, selon le rapport.

Ce dernier observe tout d’abord que la plupart des indicateurs enregistrés dans l’Hexagone ou dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM) sont en hausse en 2023, mais en diminution sur l’année précédente. Exemple : quatre indicateurs de la délinquance augmentent fortement entre le 27 juin et le 3 juillet 2023 sur l’ensemble du territoire national (France hexagonale et DROM) : « les destructions et dégradations volontaires, les cambriolages de locaux industriels, commer­ciaux ou financiers, les vols de véhicules et les outrages et violences à l’égard des per­sonnes dépositaires de l’autorité publique ».

Concernant les tentatives d’homicides, le SSMSI constate que, rapportées à la population, elles sont plus fréquentes dans les DROM en 2023 : « 27,7 vic­times en moyenne sur les 5 départements pour 100 000 habitants contre 5,2 en France métropolitaine et une moyenne nationale à 5,9 victimes de tentative d’homicide en 2023. On observe par ailleurs une certaine prédomi­nance des tentatives d’homicide en dehors de la sphère familiale dans les DROM ». En outre, sur la période 2016-2023, le nombre de vic­times de tentative d’homicide enregistrées par la police et la gendarmerie nationales pour 100 000 habitants est plus élevé dans les régions ultramarines qu’en France hexagonale (49,5 vic­times en Guyane, 24 en Guadeloupe, 23,6 en Martinique, 12,8 à Mayotte contre 3,9 tentatives d’homicides pour 100 000 habitants en moyenne sur la période dans l’Hexagone.

Sur le nombre de victimes d’homicides par habitant, ils sont plus élevés dans les Outre-mer qu’en France hexagonale. Le rapport note que « les grandes unités urbaines recensant entre 100 000 et 200 000 habitants enregistrent quant à elles un nombre plus important de victimes d’homicide par habitant : respecti­vement 3,2 victimes pour 100 000 habitants, dont près de 1,2 victime d’homicide du fait des agglomérations ultramarines. Le taux d’homi­cides par habitant dans les agglomérations de France métropolitaine de cette taille est moins élevé : respectivement 2 victimes pour 100 000 habitants ».

Même tendance pour les vols avec armes : ils sont plus nombreux dans les Outre-mer. « Les Antilles affichent davantage d’infractions de vol avec arme à feu tandis qu’à Mayotte ceux-ci sont davantage réalisés avec arme blanche », selon le SSMSI. En 2023, les taux pour 1000 habitants oscillent entre 0 et 0,3 victimes pour 1000 habitants dans les départements de l’Hexagone. En revanche, dans les DROM, le nombre d’infractions enregistrées pour vol avec armes par habitant est nettement supé­rieur à la moyenne nationale : 1,2‰ dans les DROM contre 0,1‰. « Les infractions enregistrées pour vol avec armes sont par ailleurs plus fortement concentrées dans les grandes agglomérations, notamment dans celles des DROM », ajoute le rapport.

Au niveau des vols violents sans arme, le taux est légèrement plus faible dans l’Hexagone (0,8‰) que dans les DROM (1‰). En ce qui concerne les vols sans violence, ils augmentent avec la taille des agglomérations. « Ce taux atteint jusqu’à 12,7‰ dans les grandes agglo­mérations de province, voire 19,6 ‰ dans l’agglomération parisienne. Dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), le taux est de 6‰ alors que 9,5 victimes entendues pour vol sans violence pour 1000 habitants ont été enregistrées en moyenne en France métropolitaine. »

Pour les cambriolages, ils sont également inférieurs dans les DROM : 4,3‰ contre 5,9‰ dans l’Hexagone. De même pour les vols de véhicules : 3,3‰ contre 3,7‰ au niveau national. Enfin, « que ce soit en France métropolitaine ou dans les départements ou régions d’Outre-mer, le nombre d’infractions de destructions et dégradations volontaires enregistrées par habitant est similaire (8,2 ‰) ».

PM