Après une mission menée par la Direction Générale de la Santé en 2022, décision a été prise d’ouvrir un centre local du 3114, par territoire, afin de mieux prendre en compte les réalités du terrain et de chaque population. En Guyane, un tel centre pourrait voir le jour d’ici un an indique la Lettre Pro de l’ARS.
Partout en France, le numéro de téléphone d’urgence 3114, accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, est dédié aux personnes en détresse, aux personnes confrontées à des pensées suicidaires, aux familles, aux proches et aux professionnels.
Si le numéro d’urgence 3114 est bien fonctionnel en Guyane, permettant de contacter des professionnels du soin, formés à l’évaluation, à l’orientation et à la gestion de la crise suicidaire, celui-ci renvoi actuellement vers un centre basé dans l’Hexagone, à Montpellier. Or, l’idée a émergé de créer un centre répondant sur le territoire, et une mission a été menée aux Antilles-Guyane en 2022, pour la création d’un centre local dédié.
Ainsi, en Guyane, un tel centre pourrait voir le jour d’ici à un an, ce dernier pouvant répondre en journée, de 9 heures à 21 heures, le centre de Montpellier restant ensuite opérationnel pendant la nuit, entre 21 heures et 9 heures. À l’heure actuelle, un tel centre est envisagé autour de cinq parcours d’orientation en fonction des publics, la population générale, les agriculteurs, les jeunes et adolescents, les publics des quartiers prioritaires et précaires, et enfin, les habitants des communes de l’intérieur.
Outre l’écoute, le centre aura pour rôle d’orienter l’appelant vers l’offre de soins, le Centre Ressources Prévention Suicide (CRPS) ou les services sociaux. Le 3114 sera aussi un outil de recours et de réponse pour les professionnels de santé et autres professionnels faisant face à de telles situations, qui appellent déjà le CRPS, confiait le Dr Haroun Zouaghi, médecin coordinateur du CRPS et de l’équipe mobile psychiatrie précarité à l’hôpital de Cayenne : « le CRPS est régulièrement sollicité par des professionnels très inquiets pour des patients en risque suicidaire et qui souhaitent des conseils ».
Damien Chaillot