Après l'hôpital privé Saint-Paul à Cayenne, le Centre Hospitalier de Cayenne (CHC) va à son tour se doter d’un exosquelette. L’appareil, destiné à la rééducation des patients en perte de mobilité, sera livré en avril 2025, avec une mise en service prévue après une phase de formation et de configuration a indiqué la lettre Pro de l'ARS.
Depuis un an, l’exosquelette de l’hôpital privé Saint-Paul a été utilisé par une vingtaine de patients pour des séances de rééducation d’environ 45 minutes, deux à trois fois par semaine. L’appareil permet aux patients atteints de paraplégie ou d’hémiplégie de se verticaliser et de mobiliser leurs membres, ce qui contribue à améliorer leur condition physique en prévenant les escarres, en stimulant la digestion et en renforçant la densité osseuse.
Si l’exosquelette favorise la réalisation de mouvements et la pratique d’activités physiques, il ne permet toutefois pas de restaurer la marche chez les patients paralysés. Cependant, son aspect innovant et ludique constitue une motivation supplémentaire pour les utilisateurs. Le coût de l’appareil avoisine les 300.000 euros pour son acquisition et son installation.
Vael Gandour, masseur-kinésithérapeute à Saint-Paul, détaille : « Le robot associe plusieurs activités que nous pouvions déjà faire. Il permet deux choses : verticaliser et mobiliser les membres. La verticalisation permet de lutter contre la stase du bol alimentaire, de lutter contre les escarres, d’augmenter la densité osseuse. Le côté ludique, innovant et robotisé intéresse beaucoup les patients mais il ne fera jamais marcher un paralytique. Le vrai progrès interviendra si le prix baisse et que ce genre d’appareil est installé un jour à domicile ».
L’hôpital privé Saint-Paul, qui bénéficie désormais d’une rémunération forfaitaire pour son plateau de rééducation intensive des membres inférieurs, poursuit le développement de son offre de soins avec des projets comme la balnéothérapie et l’isocinétisme. Par ailleurs, cinq professionnels de santé sont actuellement formés à l’utilisation de l’exosquelette en Guyane, notamment des masseurs-kinésithérapeutes, des ergothérapeutes et des psychomotriciens.
L’arrivée de ce second exosquelette au CHC marque une étape supplémentaire dans l’amélioration de l’offre de soins en rééducation fonctionnelle en Guyane.
Damien CHAILLOT