Une nouvelle initiative en faveur des victimes de violences intrafamiliales dans l’Est guyanais, avec l’installation d’une salle d’audition nommée « Mélanie », au sein même du Centre Délocalisé de Prévention et de Soins (CDPS) de Saint-Georges de l'Oyapock. Ce local, dédié aux auditions des victimes par la gendarmerie, veut permettre une fluidification des démarches, une simplification de la procédure pour les victimes, et de meilleurs résultats face au phénomène important des violences intrafamiliales en Guyane
Accueillir principalement les victimes mineures et les victimes de violences intrafamiliales, directement sur le site où ils sont reçus pour leurs soins, facilitant ainsi les témoignages et les procédures, tels sont les objectifs de la salle d'audition "Mélanie", inaugurée la semaine dernière au CDPS de Saint-Georges de l’Oyapock. Les gendarmes de Saint-Georges, spécialement formés pour les jeunes publics, peuvent dorénavant se rendre sur place, à la rencontre des victimes, très souvent en soin au CDPS.
L’un des avantages du dispositif, un cadre plus accueillant qui permet de plus facilement libérer la parole des enfants, explique le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie de Guyane, au micro de nos partenaires de Radio Péyi : « L’intérêt, c’est de pouvoir le faire, ça ne sera pas de le faire à tous les coups à chaque fois. Ce qui est sûr, c’est que cette salle est dédiée. On l’utilisera pour les mineurs victimes, soit juste après les faits soit bien après les faits (…) au lieu de les faire venir à la gendarmerie, on les fera venir dans cette salle qui est dédiée, qui ne ressemble pas à une salle de gendarmerie, c’est plus accueillant, chaleureux pour les enfants, et ils se rendront moins compte qu’ils sont dans un milieu de gendarmerie. Ça sera plus facile pour eux de parler sereinement dans ce milieu-là ».
Un lieu plus propice aux témoignages, qui représente également une plus grande accessibilité des forces de l’ordres, simplifiant de fait les démarches des jeunes victimes, poursuit le général Jean-Christophe Sintive : « Le fait de pouvoir faire tout au même endroit dans un même contexte ça va simplifier les démarches des victimes, et puis ça permet aussi de sortir du milieu gendarmerie (…) là, on reste dans un milieu hospitalier, et ça sera plus facile pour recueillir la parole de ces mineurs victimes. On l’utilisera aussi pour les victimes de violences intra-familiales, qui viendront à l’hôpital se faire soigner et qui pourront, à la suite des soins être entendus dans le cadre de ces violences, et c’est la gendarmerie qui se déplacera depuis Saint-Georges à leur contact, pour prendre leurs dépositions. Ça sera aussi des démarches simplifiées pour ces violences intra-familiales ».
Enfin, il s’agit de lutter contre une réelle problématique dans cette partie de Guyane, où une réponse est nécessaire, appui le commandant de la gendarmerie de Guyane : « Malheureusement, je faisais le point avec le major qui commande la brigade de Saint-Georges, sur les 5 dernières années, la brigade à reçu 300 signalements d’enfants victimes, donc ce n’est pas un phénomène marginal. Alors, un signalement ne veut pas automatiquement dire que derrière il y a des faits, il faut faire une enquête, mais 300 signalements ça veut dire 300 auditions initiales pour comprendre ce qu’il s’est passé. Il y a un vrai sens de s’installer ici à Saint-Georges de l’Oyapock, il y a des situations qui nécessitent de pouvoir être prises en compte, et cette salle d’audition Mélanie, au sein du centre hospitalier, nous permettra derrière d’être encore plus efficace ».
Damien Chaillot