Après un an d’exercice de la ligne téléphonique de Sida Info Service (SIS), l’association a décidé un élargissement des horaires d’écoute, ainsi que l’utilisation de nouvelles langues, afin de toucher un plus large public guyanais.
La ligne téléphonique du SIS, gratuite et accessible depuis un an en Guyane, voit ses horaires évoluer, les lundis, mardis, jeudis de 9h à 15h et les vendredis et samedi de 17h à 23h par téléphone ou via l’application WhatsApp. De plus, si la ligne proposait déjà 4 langues, avec le français, le créole haïtien, le portugais et l’espagnol, deux nouvelles langues sont désormais disponibles, avec l’anglais et le sranan tongo, dans une volonté d’élargir la disponibilité et l’écoute de professionnels locaux, dédié à la mission de l’association.
Autre annonce notable du SIS, le soutien apporté par l’association Gay Friendly et LGBT du Groupe Air France, « Personn’Ailes », qui a organisé pour le 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le VIH/sida, l’envoi de brochures de prévention et de préservatifs vers la Guyane pour sensibiliser et protéger la population locale. Ainsi, dans une volonté de soutenir le travail du SIS, l’association du groupe Air France mettra en place une ou deux campagnes de soutien pendant l’année, avec un appel au don auprès du public et des salariés, ou encore la mise en place de vol « Ruban rouge » le 1er décembre prochain avec transport de matériel de prévention vers la Guyane.
Un combat important selon le SIS, qui rappelle que le territoire est touché par une forte prévalence liée au VIH et aux IST, en raison notamment d’une démographie importante, d’une forte multiculturalité et de la stigmatisation vis-à-vis de la maladie. Dans son communiqué, l’association de lutte contre le VIH rappelle quelques spécificités de l’épidémie et du territoire guyanais.
La proportion d’hommes (48%) et de femmes (52%) équivalentes, les rapports hétérosexuels constituent le principal mode de contamination (94%), tandis qu’est constaté un retard de diagnostic par rapport à l’Hexagone : 2% des cas diagnostiqués au stade de primo-infection, contre 12% en métropole, et 26% au stade d’infection récente, contre 31% dans l'Hexagone. De plus, concernant la Syphilis, la Guyane connaît l’un des taux de dépistage parmi les plus élevés, avec 94 pour 1000 personnes, contre 37 pour le niveau France, au même titre que les infections de Chlamydia trachomatis qui connaissent un taux de dépistage de 74 pour 1000 personnes, contre 38 pour le niveau France.
Damien Chaillot