Le Président de la Collectivité territoriale de Guyane est actuellement à Paris afin de rencontrer Emmanuel Macron et les autres executifs des collectivités conviés. En amont de cette rencontre, Gabriel Serville a échangé avec le ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco pour évoquer plusieurs dossiers dont l'insécurité et la question de l'évolution statutaire.
« Nous avons fait le tour des sujets qui concernent la Guyane. Nous avons longuement parlé du phénomène de l'insécurité qui sévit sur le territoire et du sujet concernant l'évolution statutaire. Sur ces deux points en particulier, nous avons eu un ministre très à l'écoute qui a fait un certain nombre d'annonces que je vais devoir conforter demain après la rencontre avec le ministre Darmanin et le président de la République mais j'espère que ça ira dans le bon sens. Concernant l'évolution statutaire, il y a eu une écoute attentive et active qui je l'espère, devrait nous permettre de poursuivre le travail entamé via le Congrès de Guyane, avec une fenêtre de tir qui se situerait fin 2023, début 2024.»
Le président de la CTG a salué la venue d'un 7ème escadron en Guyane pour faire face à la montée de la violence ces dernières semaines. « Je dis qu'un huitième escadron pendant une durée limitée pourrait permettre de rassurer la population qui est très inquiète. Il ne faut pas qu'une telle situation continue à prospérer parce que les gens parlent de la création d'une milice sur le territoire de la Guyane pour assurer leur autodéfense pour se protéger, c'est la pire des solutions que l'on pourrait envisager. La-dessus, il y a un premier temps qui consiste à mettre les forces de l'ordre qu'il faut pour cadrer le territoire et mettre hors d'état de nuire les éventuels brigands. Dans un second temps, nous avons décidé d'organiser les assises de la sécurité pour pouvoir observer tout ce qui peut être fait du point de vue de la prévention, renforcer la partie régalienne des sanctions», a souligné Gabriel Serville qui a réitéré les appels au calme.
Gabriel Serville est également revenu sur l'enjeu de l'Appel de Fort-de-France dont il est l'un des 7 signataires, une thématique qui sera abordée lors d'une rencontre avec Emmanuel Macron ce mercredi 7 septembre. «Pour la Guyane, l'enjeu est d'être à l'écoute de ce qui se dit au départ des territoires d'Outre-mer. Lors de ma rencontre avec Elisabeth Borne, j'avais rappelé qu'elle avait deux phares pour la guider : la délibération prise par le Congrès des élus de Guyane pour faire en sorte que ce territoire puisse aller vers un statut d'autonomie au sein de la République et l'appel de Fort-de-France. Nous préconisons une relation différente à travers l'évolution du cadre statutaire qui permettrait qu'on y applique des lois et des règlements qui soient véritablement adaptés à nos vérités. Les gens ne demandent pas à couper le cordon ombilical entre Paris et Cayenne. Ils demandent simplement que la responsabilité puisse être établie différemment, que le pouvoir d'exécution soit établie différemment, c'est le travail que nous avons commencé à faire».
Le président de la CTG reste confiant sur l'avancée de ce dossier. « Les choses sont en train de se positionner de manière convergente. Il faudrait que le Président de la République, le ministre Gérald Darmanin, puissent avoir une parole très forte sur ces deux sujets fondamentaux qui vont conditionner tout le reste. Mr Carenco nous dit que l'Etat est prêt à nous accompagner si nécessaire. S'il s'avère qu'il faut aller vers une évolution statutaire,l 'Etat est prêt à le faire. Nous allons nous organiser pour faire la démonstration que c'est plus qu'une nécessité absolue».