Le chef coutumier du village Prospérité, de Saint-Laurent-du-Maroni, Roland Sjabert, accompagné par d’autres chefs coutumiers des savanes, de l’Ouest et du Haut-Maroni, ont tenu une conférence de presse ce vendredi 22 juillet 2022 afin d’exprimer leur désaccord avec le projet de la centrale électrique de l’Ouest. Ils souhaitent déplacer le projet et stopper la déforestation qui en résulte près de leur lieu de vie.

Plusieurs chefs réunis en soutien à Roland Sjabert, militants pour le déplacement de la centrale électrique de l’Ouest Guyanais et fin de la déforestation. Alors que le Tribunal administratif a rejeté leur recours, les coutumiers se disent ignorés, et veulent faire entendre leur voix. Ils dénoncent également des procédures administratives qui ne respectent pas les droits des peuples autochtones, et des délais de consultations inadaptés.

Roland Sjabert, chef du village Prospérité, était au micro de nos confrères de Guyane la 1ère : « Si je fais cette conférence de presse, c’est pour éclaircir la situation. On se dit que le chef a signé le fameux plan d’engagement, et c’est pour cela que le projet se fait, alors que non. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je voudrais mettre en lumière comment cela s’est fait ».

Jean-Aubéric Charles, chef du village amérindien de Kourou, abonde et met en avant le manque de communication envers les peuples autochtones : « Il faut que les institutions françaises et de même la collectivité territoriale de Guyane puissent réellement inclure les droits autochtones, parce que les communautés sont éloignées de tous les espaces publics, et on n’a pas une démarche naturelle de consulter et d’aller voir ce qu’il se passe. Les communautés ont toujours eu l’habitude d’être informées préalablement à toute forme de projet ».

Lors de cette conférence de presse, les chefs coutumiers ont annoncé leur appel à la population et aux élus à une marche pour la dignité le 6 août 2022 à Saint-Laurent-du-Maroni, un événement rare puisqu’il s’agira de la deuxième manifestation de ce type depuis 1989.
À cette occasion, ils remettront une motion de protection de leurs droits aux parlementaires à l’État, tandis qu’une seconde manifestation est prévue le 12 octobre 2022, à l’occasion de la journée de résistance des peuples autochtones.

Damien CHAILLOT