Guyane: Le Comité scientifique s’inquiète d’une seconde vague de Covid-19 imminente

Guyane: Le Comité scientifique s’inquiète d’une seconde vague de Covid-19 imminente

© Collectivité territoriale de Guyane

Les chiffres ne trompent pas, le Covid-19 est en nette progression sur le territoire guyanais. Réuni ce lundi 14 décembre, le Comité Scientifique Territorial (CST) de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) appelle à la responsabilisation de chacun et à la limitation des déplacements en dépit des fêtes de fin d’année. Des mesures restrictives devraient être annoncées ce mardi 15 décembre par Paul-Marie Claudon, secrétaire général des services de l’État.

55 nouveaux cas sur 597 tests réalisés la semaine dernière, 17 patients hospitalisés, un taux de reproduction du virus (appelé R0) de 1,6, tandis que l’Observatoire régional de la santé de Guyane estime qu’entre 500 et 650 nouveaux cas pourraient être détectés d’ici la semaine prochaine. Le virus continue bel et bien de circuler en Guyane et la situation inquiète le CST, qui appelle à une grande vigilance, au renforcement des gestes barrières, et à une limitation maximale des déplacements malgré les fêtes de fin d’année.

Roger Michel-Loupec, médecin membre du Comité Scientifique territorial, confirme : « Nous constatons que la situation s’aggrave progressivement, nous sommes passé de 53 cas pour 100.000 habitants, à 114 cas pour 100.000 habitants, avec un R0 qui passe de 1,35 à 1,60, un taux de positivité à 8%, un nombre de cas qui augmente. Même si nous n’avons pas de nouveau cas en réanimation, même si nous n’avons pas de nouveaux décès, la situation n’est pas figée, au contraire, elle évolue et elle s’aggrave. Nous demandons donc que pour les fêtes de fin d’année, les Guyanais essayent de moins se déplacer, de moins se regrouper ».

Au-delà des rassemblements, les vacances scolaires laissent planer l’ombre d’une augmentation des transmission, notamment pour l’Île de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent-du-Maroni, en situation d’alerte selon l’Observatoire régional de la santé de Guyane, craignant que le retour des élèves dans leur famille ne soit un facteur de propagation. La piste d’effectuer des tests de dépistage avant le début des vacances, ainsi qu’au retour, est envisagée, comme l’indique le docteur Roger Michel-Loupec : « Nous demandons que pour les retours scolaires vers l’intérieur, il y ait un test fait au départ, si possible antigénique, et un test fait au retour, avec éventuellement un échelonnement de la rentrée, afin de palier un nombre de cas qui pourrait être important après les fêtes de Noël »

La question des vaccins a également été abordée, le CST demandant que la Guyane soit traitée de manière identique à l’Hexagone, sur base de volontariat et sous couvert que les données scientifiques le concernant soient fiables.
Mirdad Kazanji, directeur de l’institut pasteur, était interrogé par nos confrères de Guyane la 1ère à ce sujet : « L’arrivée en Guyane est prévue début janvier (…) c’est le même calendrier que celui suivi en métropole, dès qu’on obtient l’autorisation de la mise sur le marché de ce vaccin, l’autorisation européenne d’abord, et ce vaccin arrivera en Guyane. Les installations adaptées sont prévues à l’hôpital pour recevoir le vaccin ».

Le docteur Roger Michel-Loupec abonde dans ce sens :« Pour la vaccination, nous rappelons qu’il est nécessaire que la Guyane bénéficie de la même programmation vaccinale que celle qui est prévue pour l’Hexagone, à condition que les personnes soient volontaires, et que les données scientifiques soient bien mises en place ».