Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) lance un vaste programme d'inventaire des ressources minérales françaises. Ce projet, d'un montant de 53 millions d'euros et d'une durée prévisionnelle de cinq ans, vise à actualiser la connaissance du sous-sol national en matière de métaux stratégiques. Actuellement en Guyane une des 5 régions ciblées, le BRGM explique aux acteurs l'importance de cette démarche.
Ce programme s'inscrit dans la continuité du "rapport Varin" remis au gouvernement en 2022 sur la sécurisation des approvisionnements en matières premières minérales. Il répond également aux objectifs fixés par le Critical Raw Material Act, la directive européenne adoptée en mai 2024. Annoncé par le président de la République en septembre 2023 lors du Conseil de planification écologique, ce projet ambitionne d'identifier des zones du territoire susceptibles de contenir des gisements de métaux critiques.
L'inventaire, réalisé par le BRGM avec le soutien de l'Agence nationale de la recherche (ANR) dans le cadre de France 2030, vise à renforcer la souveraineté de la France en matière de ressources minérales. Il permettra d'établir une cartographie plus précise du sous-sol afin d'orienter d'éventuelles explorations minières futures.
Cinq zones d'étude ciblées
Cinq régions ont été définies pour mener des campagnes d'acquisition de données : l'ouest du Massif central, la zone Morvan-Brévenne, les Vosges, l'Occitanie-Cévennes-Cerdagne et le Sillon Nord de la Guyane. L'objectif est d'identifier les zones favorables à la présence de gisements minéraux, notamment en profondeur.
Pour y parvenir, le programme mobilisera différentes technologies d'analyse et d'exploration. Des études géophysiques aéroportées seront menées par hélicoptère ou avion afin de cartographier les structures du sous-sol jusqu'à plus de 1 000 mètres de profondeur. En parallèle, des prélèvements de sédiments fluviaux permettront d'affiner la connaissance géochimique des terrains explorés.
Une approche innovante pour une exploration optimisée
Pour exploiter au mieux les données collectées, un appel à innovation sera lancé afin de mobiliser des entreprises spécialisées dans l'intelligence artificielle et le traitement des données géologiques. L'objectif est d'optimiser l'interprétation des résultats et d'identifier avec précision les zones à fort potentiel.
Ce nouvel inventaire prend la suite d'un premier recensement réalisé entre les années 1970 et 1990. Toutefois, les moyens technologiques disponibles à l'époque étaient limités, et de nombreux éléments aujourd'hui jugés stratégiques n'étaient pas pris en compte. Avec cette mise à jour, la France espère ainsi mieux identifier ses ressources minières et renforcer sa résilience économique en matière d'approvisionnement en métaux critiques.
Catherine Lagneau, présidente du conseil d’administration du BRGM, au micro de nos confrères de Guyane la 1ère : « Cet inventaire est destiné à mieux connaître les ressources qui sont sous nos pieds. Pourquoi, car pour faire face aux nouveaux usages nous avons besoin pour faire face à la transition écologique et numérique. Il a d’ailleurs été lancé dans le cadre de la grande planification écologique voulue par le président de la République. Nous sortons de l’air des hydrocarbures, nous avons besoin de nouvelles ressources pour construire des batteries, électrifier nos usages, pour tous nos appareils numériques, et cet inventaire est destiné à mieux connaître ce qui est sous nos pieds, dans un enjeu de souveraineté très important ».
Damien CHAILLOT