Fin de l’expérimentation qui consistait à contrôler systématiquement les voyageurs passant par l’aéroport Felix-Eboué, mais d’abandonner les poursuites judiciaires contre les mules ayant avalées moins de 1,5kg de cocaïne. En souhaitant se focaliser sur les gros transporteurs, en raison d’une justice et de force de l’ordre débordées par le phénomène, cette mesure avait provoqué l’ire de la population et de nombreux élus.
Face au fléau du trafic de cocaïne opérant notamment par la Guyane, plaque tournante connue pour ses tentatives de passage de cargaison vers l’extérieur de l’Amérique du Sud, plusieurs dispositifs sont mis en œuvre pour tenter de juguler le phénomène.
L’un d’eux consistait à abandonner purement et simplement les charges contre les mules transportant moins de 1,5 kg de cocaïne, libérée avec une interdiction d’accès à l'aéroport Félix-Éboué pendant 6 mois, une inscription au Fichier des personnes recherchées et une information du service des douanes. Une disposition qui était mise en œuvre depuis le 1er juillet 2022, rendue public courant septembre, qui en souhaitant permettre aux autorités de maximiser le travail sur les trafics plus importants et ainsi désengorger les services de police et de justice, avait surtout provoqué la colère et l’incompréhension des Guyanais et de certains élus.
En parallèle de cette disposition, une politique du contrôle de 100% des passagers au départ de l’aéroport, prévenus 24 heures avant le vol. D’après Joël Sollier, procureur général Invité sur le plateau de nos confrères de Guyane la 1ère, le résultat était visible puisqu’il aurait permis un constat clair : plusieurs dizaines de passagers ne se présentaient pas, tandis que quelques mules tentaient tout de même le passage. Parmi ces dernières, entre 3 et 4 se voyaient exposées à une procédure d’expulsion.
Invité sur le plateau de nos confrères de Guyane la 1ère, Joël Sollier, procureur général a annoncé la fin de cette expérimentation à compter du 1er septembre 2022, notamment en raison de son impopularité. Il défend cependant son effet, évoquant un bilan positif : « Nous pensons que l’atteinte qui a été portée aux flux est extrêmement importante. On pense que plus d’un tiers du flux de cocaïne a été stoppé par cette politique et a vraiment chassée bon nombre de mules de l’accès à la voie aérienne. La difficulté : c’est une politique qui n’a pas été comprise, qui n’a manifestement pas été acceptée (…) Ce n’est pas la peine d’avoir des résultats opérationnels si d’un autre côté on nous dit que cette politique n’est pas adaptée ». Il reconnait le dialogue et entend les différentes remontées
Principalement en cause, la demande de maintenir les capacités de poursuites de toutes les infractions. Si le procureur général reconnaît le bien-fondé d’une telle demande, il évoque la question déterminante des moyens disponibles, avant de renvoyer cette question au ministre de la justice, qui sera en déplacement en Guyane la semaine prochaine.
Damien Chaillot