Guyane : Des chercheurs de l’Institut Pasteur découvrent trois nouvelles espèces de moustiques

Des moustiques du genre Culex ©Institut Pasteur

Guyane : Des chercheurs de l’Institut Pasteur découvrent trois nouvelles espèces de moustiques

Deux chercheurs de l’Institut Pasteur en Guyane ont découvert trois nouvelles espèces de moustiques lors d’une mission d’inventaire de la biodiversité dans la Réserve Naturelle Nationale de La Trinité. Elles s’ajoutent aux 245 espèces de moustiques présentes en Guyane.

En novembre 2020, à l’occasion d’une mission d’inventaire de la biodiversité dans la Réserve Naturelle Nationale de La Trinité, Stanislas Talaga, membre de l’Unité d’Entomologie Médicale à l’Institut Pasteur de la Guyane, y a collecté pendant 10 jours de nombreux spécimens de moustiques immatures et adultes.

De retour au laboratoire, l’analyse morphologique des structures génitales des mâles a permis de découvrir trois espèces de Culex encore inconnues pour la Science. Les caractéristiques morphologiques ainsi que la signature génétique de ces espèces ont fait l’objet d’un article co-écrit avec Mathilde Gendrin, responsable de l’équipe Microbiote des Insectes Vecteurs, publié dans Zootaxa en novembre 2022.

Les noms de ces espèces, Culex sallumae, Cx. hutchingsae et Cx. lucackermanni ont été choisis pour faire honneur à Maria Sallum, Rosa Hutchings et Luc Ackermann. Les deux premières sont d’éminentes chercheuses brésiliennes ayant mené des travaux sur les moustiques amazoniens. Le troisième est l’actuel conservateur de la Réserve Naturelle Nationale de La Trinité sans qui la découverte de ces trois espèces n’aurait pas été possible.

Bien que la compétence vectorielle de ces moustiques ne soit pas encore connue, ce travail permet de faire progresser notre compréhension de la diversité des Culex en Amérique du Sud. « Le genre Culex est l’un des plus diversifié au sein de la famille des Culicidae et rassemble à lui seul 102 espèces en Guyane, dont certaines sont vectrices de virus et/ou de parasites chez l’homme », détaille l’Institut Pasteur.

Toutefois, une connaissance aussi précise que possible de ces espèces de moustiques, de leurs conditions de vie et de leurs aires de répartition, est nécessaire pour évaluer les risques de transmission vectorielle. « Lorsqu’une espèce est découverte, la première étape consiste à la décrire morphologiquement et génétiquement, puis de la nommer », précise l’Institut.

Ces trois nouvelles espèces de moustique s’ajoutent donc aux 245 espèces déjà répertoriées en Guyane. En tout, on compte 3 600 espèces de moustiques dans le monde. « Ces espèces diffèrent par leurs conditions de vie, leurs préférences trophiques, et leur propension à transmettre des pathogènes aussi appelée compétence vectorielle ».