Une conférence des financeurs dans le domaine de la santé mentale s’est tenue hier à l'ARS de Guyane. Cette initiative vise à améliorer la coordination des actions menées sur le territoire, en identifiant les lacunes et les chevauchements dans les financements et les interventions. L'événement a eu lieu en amont des premières Assises de la Santé mentale qui se déroulent actuellement à Cayenne, avec la participation du Pr Franck Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie.
Plusieurs institutions et organismes financent des initiatives dans le domaine de la santé mentale, tels que l’Université de Guyane, France Travail, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), et la Mutualité française. L'ARS, principale source de financement, consacre plus de 90 millions d’euros par an à la santé mentale : 50 millions pour les établissements de santé, 38 millions pour le secteur médico-social et entre 2,5 et 3 millions via le Fonds d’intervention régional (FIR). Ces fonds soutiennent divers dispositifs, allant de la Maison des adolescents à des actions de prévention, comme les formations aux premiers secours en santé mentale.
Les actions financées couvrent un large éventail d'interventions, du diagnostic à la prise en charge, en passant par la prévention et l'action sur les déterminants de la santé. La conférence des financeurs organisée par l'ARS avait pour objectif de maximiser l'impact de ces initiatives en favorisant une meilleure collaboration entre les différents acteurs.
Un enjeu de coordination salué
Le Pr Franck Bellivier, présent à cette conférence, a exprimé son soutien à cette démarche. Il a souligné l'importance de la collaboration pour répondre aux besoins des personnes en souffrance mentale, car ces dernières mobilisent une diversité d'intervenants au-delà du domaine médical, incluant l'accès au logement, au travail ou encore la prévention des rechutes et des addictions. Selon lui, la Guyane se distingue par son avance en matière de coopération dans ce secteur.
Jean-François Foissac, directeur territorial de la PJJ, a pour sa part insisté sur le fait que les jeunes suivis par son service cumulent souvent de nombreux déterminants de la santé mentale, nécessitant une approche coordonnée entre les secteurs judiciaire, éducatif et médical.
Vers une collaboration renforcée
Parmi les initiatives locales, l’Université de Guyane joue un rôle important dans le repérage des troubles psychologiques parmi ses 4 500 étudiants. L’établissement travaille à renforcer ses partenariats pour traiter les cas les plus graves, tandis que France Travail a entamé une collaboration avec l’association l’Arbre fromager sur les questions de violence. L’organisation anticipe une augmentation des problématiques liées à la santé mentale avec l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA dès 2025.
Cette première conférence des financeurs pourrait être reconduite annuellement. Dimitri Grygowski, directeur général de l'ARS, a souligné la nécessité de continuer à développer l'offre de soins et à renforcer la coordination des actions sur le territoire afin d’améliorer l’efficacité des interventions en santé mentale en Guyane.
Damien Chaillot