Mercredi 14 avril, une panne mettait à l'arrêt l'usine de Marie-Galante. Cette dernière ne redémarrant pas, aucune communication émanant de la direction, il était difficile de jauger de l'ampleur de la problématique. Après une semaine de silence, les premières informations font état d'une défaillance majeure sur la chaudière du site. Une succession d'erreurs à l'origine d'une panne majeure, au moins 10 mois de travaux sont nécessaires pour relancer le site.
L'usine de Marie-Galante a déjà soulevé de nombreuses questions quant à son avenir. Unité de production vétuste, nécessité de réfection de la chaudière ou de la mise en place d'une centrale thermique de nouvelle génération sur site, évoquée, puis le site de Grand Anse a déjà fait couler beaucoup d'encre et provoqué l'incertitude quant à son avenir.
Pour la campagne 2021, la direction de la Sucrerie Rhumerie de Marie Galante (SRMG) avait annoncé avoir fait les travaux d’entretien nécessaires avant le début de la saison, censés garantir une nouvelle année de travail pérenne.
Changement radical depuis la semaine dernière, la panne qui a mis à l'arrêt l'ensemble du site de Marie-Galante semblait d'importance, aux vues du la durée de l'arrêt de l'unité de production et l'opacité de communication de la direction.
Après une semaine d'attente, les éléments font état d'une panne majeure. La chaudière, élément de discorde de l'usine, a subi une défaillance grave qui ne permettra pas au site de redémarrer avant au moins 10 mois. La raison, ladite chaudière a fonctionné sans eau, amenant à une surchauffe des cuves et des tubes normalement chargés de vapeur. Après avoir ainsi fonctionné, laissant le métal qui la compose monter à plus de 1000°C, de l'eau a été ajoutée au circuit. Un choc thermique provoquant une « trempe » de l'acier (un refroidissement brutal du métal chauffé, amenant à une forte compression, le procédé est utilisé en forge notamment pour le durcissement de l'acier). Les tubes qui conduisent la vapeur ont été fortement déformés sous le choc, la cuve a quant à elle était fissurée à de multiples endroits, malgré son épaisseur de plus de 3cm d'acier.
Michel Claverie, Directeur-Général de la SRMG, était au micro de Eric Stimpfling de Guadeloupe la 1ere :
« C'est un problème de conduite. Avec une raison de fiabilité d'en bas de l’échelle en haut de l'échelle ».
Problème, l'ampleur de la panne indique des travaux extrêmement lourds et coûteux. Au moins 10 mois, qui permettrait le remplacement de la cuve et des tubes.
La tant attendue nouvelle centrale de nouvelle génération est évoquée par le Directeur-général, mais un conseil d'administration exceptionnel en visioconférence avec le siège, situé dans le Val de Marne, doit avoir lieu ce mercredi 21 avril.
La problématique des planteurs
Conséquence, les planteurs de canne de Marie-Galante, dont la majeure partie de la production est destinée à l'usine, risquent de se retrouver en situation de surproduction et de perte de marchandise. La possibilité de livrer leur production aux autres distilleries de l'île est évoquée, mais leur production est loin d'être aussi conséquente que celle de l'usine de Grande-Anse. À titre de comparaison, cette dernière traitait entre 1200 et 1500 tonnes de cannes par jour, contre 200, pour les autres distilleries. Les acteurs de la filière étaient invités dans les locaux de la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DAAF) afin de trouver des solutions.
Actuellement, il reste plus de 60.000 tonnes de canne à récolter et de nombreux planteurs dans l'attente, pour lesquels une solution devra être trouvée.
Damien CHAILLOT