Guadeloupe : La première rencontre entre Sébastien Lecornu et l'intersyndicale écourtée

La réunion s'est tenue à la sous-préfecture de Guadeloupe © Wikicommons

Guadeloupe : La première rencontre entre Sébastien Lecornu et l'intersyndicale écourtée

La rencontre entre le Ministre des Outre-mer et l'intersyndicale pour trouver une issue à la mobilisation qui dure depuis deux semaines s'est soldée par un échec. Le ministre a réaffirmé comme préalable démocratique le fait qu’ils condamnent sans ambiguïté les violences commises ces derniers jours aux Antilles, notamment les tentatives de meurtre sur les policiers et les gendarmes ainsi que les faits de racket. Une demande déboutée par une partie de l'intersyndicale qui a simplement remis au ministre leurs documents de revendication.



Né du refus de l'obligation vaccinale pour soignants et pompiers, le mouvement s'est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, dans ces îles françaises au fort taux de chômage, en particulier chez les jeunes. Sébastien Lecornu, arrivé dimanche en Guadeloupe, a indiqué lors d'une adresse aux médias à Baie-Mahault, qu'il rencontrerait lundi matin à la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre "une dizaine de personnes" issues de l'intersyndicale, "pour échanger sur les revendications sanitaires". Il a répété que l'obligation vaccinale, repoussée au 31 décembre, ne serait pas levée, car "les lois de la République ont vocation à s'appliquer" dans les Antilles françaises. "Je ne suis pas venu ici pour incarner un Etat faible, mais (je suis venu pour incarner) aussi évidemment un Etat qui dialogue" a ajouté Sébastien Lecornu.

Selon Max Evariste, du syndicat FO, l'intersyndicale "ne peut pas imaginer qu'il y aura des décisions de prises (lors de la visite), puisqu'il ne vient qu'une journée". L'intersyndicale souhaite que "l'ensemble" des organisations participent à la réunion et réclame des "vraies négociations", la "réintégration des personnes suspendues" avec tous leurs droits, mais également la "libération de tous ceux qui ont été condamnés" après les violences. Cette dernière demande a "plus que choqué" le ministre des Outre-mer, qui a répété que les personnels rétifs à la vaccination seraient accompagnés pour "créer les conditions de leur mobilité professionnelle". 

Ces négociations devaient débuter ce lundi. Un important dispositif de sécurité a été déployé devant la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre. Aux environs de 10 heures, une délégation de 4 représentants de syndicats est allée à la rencontre du Ministère des Outre-mer. Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a reçu quatre représentants des organisations syndicales de la Guadeloupe : Elie Domota, ancien secrétaire général de l’UGTG, Maité Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG, Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGTG et Max Evariste, secrétaire-général de UDFOL'intersyndicale a réaffirmé sa volonté d'être reçue avec un représentant de chacune des 30 organisations syndicales du collectif, l'arrêt des poursuites contre les manifestants. En attendant de nouvelles négociations, l'intersyndicale appelle à la poursuite du mouvement

Des propositions rejetées par le Ministre des Outre-mer qui avait fixé la condamnation des violences comme préalable à la négociation. « La condition du dialogue, c’est la condamnation des violences par l’ensemble des forces politiques et syndicales, et plus précisément de tentatives de meurtre sur les policiers et les gendarmes.» a réagit le Ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu dans un communiqué. Concernant les autres revendications d'ordre politique et sociale, le Ministère des Outre-mer souligne dans son  communiqué que ces dernières relèvent « des compétences des collectivités territoriales». Sur l'obligation vaccinale, le Ministre des Outre-mer a rappelé que « la loi de la République doit s’appliquer partout en France, y compris dans le département de la Guadeloupe».

Sébastien Lecornu doit aussi s'entretenir lundi en Guadeloupe avec "des élus locaux et des acteurs économiques" à 14h30. Dans un communiqué, les élus guadeloupéens ont estimé que la "priorité actuelle" était "la sortie de crise" et que "la domiciliation locale du pouvoir de décision (était) une question qui (devait) être abordée en temps et en heure".

Ce lundi soir, Sébastien Lecornu est attendu en Martinique où l'ile est également touchée par une grève depuis une semaine.