Parc locatif insuffisant, démarches administratives complexes ou décorrélée de la réalité, difficulté face à l’emploi, autant de situations qui complexifient l’accès au logement pour les jeunes guadeloupéens. Une problématique vaste pour laquelle le groupe Action Logement propose plusieurs solutions, tandis qu’une convention quinquennale avec l’exécutif est en préparation, affirmation de Bruno Arcadipane, président d’Action Logement, invité sur le plateau de nos confrères de Guadeloupe la 1ère.
De nombreux jeunes guadeloupéens rencontrent des difficultés pour accéder à un logement. Si la mission locale intervient souvent en soutien, des problématiques structurelles empêchent souvent d’obtenir des solutions concrètes.
Dans un contexte où, selon une étude de l’Insee, 27 % des jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en formation, en étude ou en emploi, plusieurs chantiers sont nécessaires afin de trouver des solutions.
Face à cette situation, des programmes ont vu le jour, à l’image de la future cité de 77 logements destinés aux jeunes de 16 à 30 ans, un chantier mandaté par la SIKOA, du groupe Action Logement. Le site sera composé de 35 logements en foyer de jeunes travailleurs, 25 logements pour un Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) et une vingtaine de logement libre et intermédiaire, principalement destiné aux logements sociaux.
Bruno Arcadipane, le président d’Action Logement, revenait sur les programmes à destination des jeunes guadeloupéen, sur le plateau de nos confrères de Guadeloupe la 1ère. « La première chose, c’est que les partenaires sociaux ont créé il y a quelques années une garantie qui s’appelle « Visale », qui permet d’apporter à ceux dont les parents n’ont pas les moyens d’apporter les garanties financières au bailleur, d’apporter la garantie du groupe Action Logement. Et ça, c’est aujourd’hui quelque chose qui fonctionne extrêmement bien, puisque nous allons bientôt fêter le millionième, nous avons délivré un million de passeports de garantie Visale pour ces jeunes de moins de 30 ans ».
Une première étape, mais qui reste insuffisante en raison d’un parc locatif insuffisant pour cette frange fragile de la population : « Ensuite, il faut adapter l’emploi. Il y a peu de bailleurs sociaux qui ont des logements adaptés pour les jeunes (…) aujourd’hui, on manque de petits logements, adaptés à cette jeunesse, avec des loyers extrêmement pondérés. C’est pour cela que nous avons donné à l’ensemble de nos filiales, Sikoa étant notre filiale qui travaille sur la Guadeloupe et Saint-Martin, pour que nous puissions avoir une offre où l’on puisse avoir des fonciers mis à disposition à bas prix, ce qui nous permet de pondérer les loyers pour ces jeunes ».
Si ce projet de 77 logements est bienvenu, il reste insuffisant à l’échelle du territoire, ou près de 10.000 logements seraient nécessaires. Pour Bruno Arcadipane, la situation est connue, et les projets en cours ne sont que la première pierre de l’édifice : « Aujourd’hui, ce sont 1,1 milliards d’euros qui ont été investis sur les territoires ultramarins, dont la Guadeloupe. Donc nous allons continuer à développer cet exemple. Évidemment, à l’heure où l’on se parle, c’est le premier, mais c’est le premier d’une longue série, parce que nos jeunes sont évidemment une priorité absolue, puisque ce sont nos futurs salariés ».
Le président d’Action logement conclut son intervention en annonçant la signature, dans les prochains jours avec Elisabeth Borne d’une convention quinquennale,spécialement dédiée au financement de tous les projets de logements sur les territoires ultramarins.
Damien CHAILLOT