Escrime : Les épéistes antillaises Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Alexandre Louis-Marie, en argent

Escrime : Les épéistes antillaises Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Alexandre Louis-Marie, en argent

Un jour, une médaille, l'escrime française a poursuivi mardi son tempo allegro dans ces JO, grâce à ses épéistes seulement stoppées en finale par l'Italie, vice-championne du monde et en bronze il y a trois ans aux JO de Tokyo.

La couleur de l'argent et le deuil de la mort subite colle à la cuirasse d'Auriane Mallo-Breton. Trois jours après sa finale individuelle perdue contre Vivian Kong à la touche décisive, l'ultime relayeuse des Bleues a connu le même sort.

Reste que l'escrime tricolore, grâce à elle, Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Alexandre Louis-Marie, empoche une cinquième médaille, convoquant, comme depuis le début des Jeux, le souvenir de 1996, année de la précédente finale dans cette arme.

C'est un « remake de 1996 » jubilait Laura Flessel, « une finale qu'on attendait depuis un moment ». Et il a fallu patienter un moment aussi, vingt ans exactement, pour qu'apparaisse, de nulle part ou presque, une autre double médaillée à l'épée lors des mêmes Jeux depuis la « Guêpe » Flessel à Atlanta.

Dire qu'elle était en perdition presque toute la saison : Auriane Mallo-Breton, qui n'avait pas passé plus d'un tour sur le circuit depuis la reprise, a volé dans ces Jeux comme depuis trois mois. A sa révolution de style de mars, renouant avec le jeu et l'escrime de ses débuts, succède une révolution d'ambition.

Mallo-Breton inconsolable

La Lyonnaise, dans la forme de sa vie à 30 ans, restait inconsolable de longues minutes après la lampe verte du désespoir, qui s'était allumée pour sceller le succès italien (30-29). Un tourment tranchant avec l'apaisement de samedi, quand elle avait pourtant mené 7-1 avant de s'incliner.

Entrée épée à la main menée 24-23 avec la vice-championne du monde italienne Alberta Santuccio sur son chemin, la tireuse tricolore avait recollé et même renversé la finale (29-28) à 20 secondes de la fin du temps réglementaire. Par superstition, elle avait laissé coller sur le haut de son masque le bout de ruban adhésif, qui samedi avait changé le cours de son premier match. « Je me suis dit qu'on ne changeait pas ce qui marchait », avait-elle commenté samedi.

Même grigri, même effet ? Le dénouement s'est répété mais le scénario demeure beau. Surtout pour des tireuses ayant, ces derniers temps, peu brillé par équipes et retombées au neuvième rang mondial. Un an après le crash d'entrée aux Mondiaux de Milan, la journée des Bleues a tout eu du parcours du combattant. Une offrande d'un tableau ayant dressé des barricades sur leur route jusqu'à l'argent.

La Corée du Sud, vice-championne olympique à Tokyo en 2021 et médaillée de bronze l'an passé aux Mondiaux ? Dominée 37-31 en quarts de finale. Il fallait enjamber ensuite les Polonaises championnes du monde en titre ? Noté, Auriane Mallo-Breton, remontée un temps (33-33), a accéléré (45-39) assurant une médaille.

Il n'en manque plus que trois pour effacer le record français de sept médailles, atteint en 1992 à Barcelone et de nouveau en 1996. Cinq épreuves par équipes restent à disputer jusqu'à dimanche, une par jour.

Avec AFP