Les travaux ont débuté le 8 juillet dernier. Un chantier sur trois fronts qui sera réalisé pendant les saisons sèches de 2024 et 2025. L’oléoduc alimentera la future centrale du Larivot en biomasse liquide. Les précisions de notre partenaire Radio Péyi.
Cet oléoduc s'étendra sur 14km entre le port de Dégrad-des-Cannes à Rémire-Montjoly et le Larivot. Le fournisseur d’électricité EDF annonce un avancement des travaux de 120m par jour en moyenne. Erwan Collet, directeur de projet de la centrale du Larivot, explique le but de ces travaux.
« L'objectif premier, c'est de sécuriser l'approvisionnement en électricité sur le territoire. Elle va remplacer la centrale de Dégrad-des-Cannes qui arrive en fin de vie. Elle pourra compenser la production du barrage de petits sauts lorsqu 'il sera en maintenance. Et elle pourra aussi s 'adapter en temps réel à la consommation de la population. Elle va aussi permettre de compenser l'intermittence des énergies ».
Limiter les entraves à la circulation
Le chantier est réalisé sur des routes très fréquentées. Sur la RN3, route de Dégrad-des-Cannes, la circulation est alternée. Cependant, pour Erwan Collet, directeur de projet de la centrale bioénergie du Larivot, le but est de limiter les désagréments pour les automobilistes : « L’important, c 'est qu'on réalise ces travaux en saison sèche et en période de vacances scolaires. Donc ça limite quand même beaucoup l'impact sur la circulation ».
Un oléoduc qui ne fait pas l’unanimité
L’inquiétude provient notamment des associations écologistes et des propriétaires des parcelles où passera l’ouvrage. Les propriétaires du collectif Alter Larivot estiment que cet oléoduc comporte un risque de mort. Pour rappel, ce projet de centrale devait initialement fonctionner fuel et dans le cadre du débat public, la ministre de la Transition écologique de l’époque Barbara Pompili et EDF PEI ont fait un certain nombre d 'ajustements pour que finalement ce soit de la biomasse liquide.
Malgré tout, un collectif de riverains déplore le manque de transparence du maître d’ouvrage EDF-PEI et ce malgré l’enquête publique menée en 2020. EDF PEI, rassure à nouveau, il s’agit de produits à base végétale non dangereux : « La biomasse liquide est un combustible renouvelable composé à partir d’huile végétale, qui n'est pas dangereux, qui n 'est pas inflammable, qui n'est pas cancérigène, mutagène, reprotoxique, comme le fuel. La centrale ne sera donc pas classée site SEVESO ».
Dans un premier temps, cette biomasse liquide viendra principalement d'Europe en raison des directives européennes qui permet un certain nombre de garanties en termes de durabilité et de traçabilité du produit, selon EDF. « Ça permet de garantir une agriculture responsable. Aujourd'hui, ces critères sont quand même assez drastiques, et il n 'y a qu'en Europe qu'on trouve un produit qui répond à cette norme », ajoute EDF.
Le collectif Alter Larivot s’était tourné vers la justice. Après un premier échec devant le tribunal administratif (TA) de Cayenne qui n’a pas reconnu son intérêt à agir, le collectif Alter Larivot est allé en appel devant la Cour administrative d’appel de Bordeaux. Cette fois-ci, son intérêt à agir a été reconnu dans une décision rendue le 23 mai 2023 annulant le jugement du TA de Cayenne, mais donnant néanmoins gain de cause à EDF. Depuis le collectif de propriétaires s’est pourvue devant le Conseil d’État.
Une réunion publique était organisée par EDF pour informer la population de l’avancée des travaux.