En Haïti, les violences des gangs ont fait plus de 2 400 morts depuis le 1er janvier

© UNICEF/U.S. CDC/Roger LeMoyne

En Haïti, les violences des gangs ont fait plus de 2 400 morts depuis le 1er janvier

Les violences des bandes armées qui font régner la terreur en Haïti ont fait plus de 2 400 morts depuis le début de l'année, a indiqué l'ONU vendredi. 

« Entre le 1er janvier et le 15 août de cette année, au moins 2439 personnes ont été tuées et 902 autres blessées », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani, lors d'un briefing de l'ONU à Genève.

Cette semaine encore, les gangs ont mené des assauts contre les habitants d'un quartier de la capitale haïtienne Port-au-Prince et ont fait 30 morts, dont 2 policiers, 4 disparus et plus d'une dizaine de blessés, selon le bilan provisoire d'une organisation de défense des droits humains.

Depuis le mardi 15 août, 5 000 personnes ont fui le quartier de Carrefour-Feuilles, quartier stratégique pour les gangs, qui contrôlent une grande partie de ce pays pauvre ravagé par l'insécurité. À pied, à moto ou entassés dans des voitures, certains essayent d'emporter une poignée d'affaires personnelles, une valise sur la tête ou des matelas sur le toit de la voiture.

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Parmi eux, « des femmes, des enfants, des vieillards », a expliqué Jerry Chandler. Ces milliers de déplacés ont trouvé refuge dans des établissements scolaires ou dans un centre sportif, d'autres dans la rue, avec ou sans tentes de fortune pour s'abriter. Les autorités ont annoncé jeudi avoir commencé à distribuer des plats chauds et de l'eau potable aux sinistrés.

« Justice populaire »

En réponse à la violence persistante des gangs et à l'insécurité généralisée, il y a eu une augmentation des mouvements de « justice populaire » ou des groupes d'autodéfense. « Depuis le 24 avril jusqu'à la mi-août, plus de 350 personnes ont été lynchées par la population locale et des groupes d'autodéfense. Parmi les personnes tuées figurent 310 membres présumés de gangs, 46 membres du public et un policier », a souligné Mme Shamdasani.

Face à la vague de violences, qui s'est encore intensifiée entre le 11 et le 15 août, Volker Türk, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme demande que des mesures soient prises d'urgence à la suite de l'appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur d'une force multinationale non onusienne pour aider la police haïtienne à faire face à la situation. « Les droits humains du peuple haïtien doivent être protégés et ses souffrances atténuées », a souligné Volker Türk, qui a visité le pays en février.

Haïti est englué depuis des années dans une profonde crise économique, sécuritaire, et politique, qui a renforcé l'emprise des gangs. Ces bandes armées contrôlent environ 80 % de la capitale haïtienne et les crimes violents sont fréquents.

Avec AFP