Le chef de l’État a promis ce jeudi soir un projet de « loi spéciale » pour « la continuité des services publics et de la vie du pays ». Cette loi comprendra vraisemblablement des dispositions concernant la Nouvelle-Calédonie.
« Une loi spéciale sera déposée avant la mi-décembre au Parlement » a déclaré Emmanuel Macron ce jeudi soir, 24 heures après la chute du gouvernement Barnier et avec lui, le projet de loi de Finances et celui de la Sécurité sociale. « Cette loi temporaire permettra, comme c'est prévu par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024. Et je compte bien qu'une majorité puisse se dégager pour l'adopter au Parlement » a-t-il assuré.
« C'est nécessaire d'avoir ce budget en tout début d'année prochaine pour permettre au pays d'investir, comme cela a été prévu, pour nos armées, notre justice, nos forces de l'ordre, mais aussi aider nos agriculteurs en difficulté qui attendaient le budget, ou venir en soutien à la Nouvelle-Calédonie » a-t-il ajouté. Un milliard d’euros de garanti de l’État était notamment prévu au budget 2025, pour venir en aide à l’archipel.
« Les services publics fonctionneront, les entreprises pourront travailler, nos obligations seront tenues. Nos maires pourront évidemment, là aussi, continuer de fonctionner », a aussi martelé le chef de l’État qui précise qu’en « début d'année, un gouvernement préparera un nouveau budget. C'est nécessaire pour en effet protéger les Français des hausses d'impôts mécaniques liées à l'inflation ».
Dans un entretien jeudi à Ouest-France, le ministre démissionnaire des Outre-mer a fait part de ses inquiétudes concernant la Nouvelle-Calédonie. « Nous sommes sans rien, disons les choses telles qu'elles sont. Pour l'instant, tout s'arrête. Aujourd'hui, sans budget voté, il n'y a pas le milliard d'euros annoncé pour la Nouvelle-Calédonie. Et cela présage des difficultés pour un territoire qui a besoin d'une aide financière importante ». « Le gouvernement, les provinces et les communes termineront l'année avec les aides que nous leur avons accordées mais débuteront 2025 avec une difficulté assez rapide, de l'ordre du trimestre potentiellement. Rien n'est réglé, alors que nous nous inscrivions dans une logique d'accompagnement », a-t-il déploré.
Dans son discours, le président de la République a vivement critiqué la motion de censure adoptée ce mercredi soir par « un front antirépublicain » et assuré exercer son second mandat « jusqu'à son terme ». Il a aussi annoncé nommer un Premier ministre « dans les prochains jours ». « Je le chargerai de former un gouvernement d'intérêt général, représentant toutes les forces politiques d'un arc de gouvernement qui puisse y participer ou à tout le moins s'engage à ne pas le censurer ».
ERRATUM :
Le projet de loi spécial ne pourra porter de disposition sur la Nouvelle-Calédonie. Emmanuel Macron charge toutefois le prochain gouvernement à présenter un projet de loi de Finances 2025 en janvier, qui devra reprendre les aides de l'État pour la Nouvelle-Calédonie.