L’IEDOM et l’IEOM ont publié les statistiques actualisées au 3ème trimestre des défaillances d’entreprises relatives aux territoires ultramarins. Conclusion : elles progressent de 9% en cumul sur un an, mais restent inférieures au niveau d'avant-crise.
Selon l'INSEE, une entreprise est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre. Cette procédure intervient lorsqu'une entreprise est en état de cessation de paiement, c'est-à-dire qu'elle n'est plus en mesure de faire face à son passif exigible avec son actif disponible.
Au 3ème trimestre 2022, le nombre de défaillances cumulé sur un an dans l’Outre-mer augmente de 9,1 % par rapport au 3ème trimestre 2021 (+35,2 % pour la France entière). À l’exception de la Nouvelle-Calédonie, où elles reculent de 21,4 %, les défaillances progressent dans toutes les autres géographies. Elles augmentent fortement, mais dans de faibles volumes, dans l’agriculture, sylviculture et pêche (+71,4 %) et les activités immobilières (+52,6 %) et de façon significative dans l’hébergement-restauration (+47,4 %) et l’industrie (+30,2 %).
Avec 423 entreprises défaillantes au cours des douze derniers mois (soit 27 % du total), la construction est le secteur ultramarin qui paie le plus lourd tribut. « Ceci confirme les résultats de notre étude sur la situation financière des entreprises ultramarines parue en mars dernier qui identifiait le secteur de la construction comme étant celui où la proportion d’entreprises vulnérables était la plus forte après un an de crise sanitaire », notent les Instituts.
Par territoire, et en cumul sur un an du 3ème trimestre 2021 au 3ème trimestre 2022, c'est la Guadeloupe qui enregistre le plus de défaillance d'entreprises (+52,5%) suivie de la Polynésie (27,7%). Sur les seules données trimestrielles, la hausse est plus notable en Guyane (+566,7%), en Guadeloupe (+90,3%) et à La Réunion (+34%).
Selon les Instituts d'émission d'Outre-mer, ce mouvement de hausse correspond à une normalisation progressive du nombre de défaillances. Elles s'étaient établies en net recul lors de la crise sanitaire, à la suite du gel temporaire des enregistrements de déclaration de cessation de paiements (dans les Antilles-Guyane et le bassin Océan indien) et des aides publiques à la trésorerie pendant cette période.
Le nombre de défaillances cumulé sur un an demeure à un niveau inférieur aux années antérieures à la pandémie. Avec 390 défaillances enregistrées dans l’ensemble des Outre-mer, le 3ème trimestre 2022 s’inscrit en retrait de 8 % par rapport au 3ème trimestre 2019.