Desserte aérienne : Un « nouveau départ » pour Corsair qui devient « compagnie de l’Outre-mer »

Desserte aérienne : Un « nouveau départ » pour Corsair qui devient « compagnie de l’Outre-mer »

Le Tribunal de commerce a examiné hier l’offre de reprise de la compagnie Corsair, appuyé par un plan de sauvetage de près de 300 millions d’euros. Et alors que la décision est attendue le 17 décembre, Pascal de Izaguirre, actuel PDG de la compagnie, a salué cette reprise portée par des investisseurs publics et privés des Antilles, de Guyane, de La Réunion et Mayotte. 

« Ce fut un combat acharné », a confié Pascal de Izaguirre au Journal de l’Aviation. « 100% de nos actionnaires sont des ultramarins : essentiellement des chefs d’entreprises, du privé, basés aux Antilles, en Guyane et à La Réunion » soit « une quinzaine d’entrepreneurs privés auxquels se sont associés des Collectivités territoriales comme celles de Guadeloupe et de Mayotte ». En effet, parmi les investisseurs publics, on retrouve la Région Guadeloupe et le Département de Mayotte.

Pour l’actuel PDG de la compagnie, cette reprise permet de donner à la compagnie un « nouveau départ » et de la repositionner en « compagnie de l’Outre-mer ». Ces investisseurs, principalement issus du secteur du tourisme, « savent que la dimension transport aérien est absolument critique pour le futur de leurs activités et pour le développement économique de tout l’Outre-mer ». La reprise est notamment menée par Éric Kourry, fondateur d’Air Caraïbes et patron d’Air Antilles, et Patrick Vial-Collet, président des Hôtels et des Îles et de la CCI Guadeloupe. On y trouve également Yann Le Febvre, patron du groupe hôtelier Exsel à La Réunion.

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« Ils ont fait preuve de beaucoup de courage, de ténacité, d’opiniâtreté, ce qui montre bien à quel point ce projet leur tient à cœur », a salué Pascal de Izaguirre, qui rappelle l’incertitude d’ « investir en novembre 2020 dans une compagnie aérienne dans le contexte sanitaire que nous connaissons ».

Selon l’ensemble des acteurs de cette reprise, il s’agit surtout d’éviter aux dessertes des Antilles, de la Guyane et de La Réunion, un duopole après les disparitions de Level et XL Airways et ainsi « favoriser la concurrence et une desserte aérienne abondante ». « Trois transporteurs c’est le minimum pour assurer la desserte des Antilles » qui représentent 2,5 millions de passagers par an. En 2019, pas moins de 2,49 passagers ont également été transportés vers et depuis La Réunion.

Pour Pascal de Izaguirre, cette opération menée par des investisseurs ultramarins est un « retour aux sources, à ce qui a fait Corsair », alors que la compagnie va fêter ses 40 ans en 2021. C’est également pour lui une « compagnie nouvelle qui va pouvoir affronter la crise et tirer parti de toutes les opportunités qui vont se présenter au sortir de la crise », grâce notamment aux différents plans sociaux mis en place par la compagnie pour affronter la crise ou encore à la refonte totale de la flotte. En attendant, la décision d’homologation d’achat est attendue pour le 17 décembre.