Cocaïne en Guyane: le contrôle des passagers systématisé à l'aéroport

© Police nationale de Guyane

Cocaïne en Guyane: le contrôle des passagers systématisé à l'aéroport

Le Préfet de Guyane a annoncé jeudi le lancement de la systématisation du contrôle des passagers embarquant à l'aéroport Félix-Eboué, près de Cayenne, à destination de l'hexagone, afin de lutter contre le trafic de cocaïne. Ce dispositif avait été annoncé il y a deux mois, à l’occasion du déplacement en Guyane des ministres de l’intérieur, de la justice et des douanes.

 

"Cela va se systématiser", a assuré le préfet Thierry Queffelec, au terme d'une réunion à l'aéroport avec les services concernés. "On en est au premier mois, on parle déjà de trimestre, de semestre (...) Il faut en faire quelque chose de pérenne", a-t-il ajouté. Désormais, 100% des bagages passent au rayon X, et les passagers sont questionnés par les forces de l’ordre sur plusieurs sujets, comme le motif de leur voyage.

Selon les chiffres communiqués par le préfet, depuis le début du mois de novembre, 93 kilos de cocaïne ont été saisis à l'aéroport, seuls 17% étaient transportés par des "mules" qui avaient ingéré la drogue pour assurer le transport vers l'Hexagone. Le reste était dissimulé par d'autres moyens.

Lors du même mois, 844 personnes ont fait l'objet d'un arrêté de non-admission et n'ont pas pu embarquer. "Si les délinquants ne livrent pas, tout leur système tombe, on récupère des renseignements pour remonter les filières", a souligné le préfet, précisant que Félix-Eboué "c'est le seul aéroport français à mettre en place cette organisation".

Pour le procureur de la République, Yves Le Clair, qui participait à la réunion, "ce système a permis de faire du qualitatif et pas du quantitatif (...) Début septembre, cinq réseaux avaient été démantelés". "Le dispositif est souple : s’il faut le faire évoluer, on s’adaptera” prévient le procureur de la république, Yves Leclair. 

A l'entrée de l'aéroport, les passagers à destination de l'Hexagone sont questionnés par les forces de l'ordre sur plusieurs sujets, comme le motif de leur voyage. Selon les réponses, certains peuvent être mis à l'écart pour être interrogés plus en détail. Il y a une partie "d'analyse comportementale", a expliqué le commissaire Thierry Baures, chef du service territorial de la police aux frontières de Guyane.

Selon un rapport sénatorial présenté en 2020, 15 à 20% de l'approvisionnement en cocaïne du pays transite par la Guyane et 8 à 10 passeurs prennent place dans chaque vol vers l'Hexagone.
 

Avec AFP