Chlordécone : l’indignation des parlementaires antillais après le pourvoi en cassation de l’Etat

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Chlordécone : l’indignation des parlementaires antillais après le pourvoi en cassation de l’Etat

Le pourvoi en cassation de l’Etat, vendredi 9 mai, sur le volet administratif du dossier chlordécone provoque « l’indignation » des députés de la Guadeloupe et de la Martinique ainsi que du sénateur de la Guadeloupe Victorin Lurel. Cette procédure est, pour eux, "un refus d'assumer sa responsabilité". Précisions avec notre partenaire RCI.

Au terme d'un long combat dans le dossier chlordécone, la décision rendue le 11 mars dernier avait ouvert la voie à l'indemnisation d'une poignée de victimes. La Cour administrative d'appel de Paris reconnaissait la responsabilité de l’Etat dans le préjudice moral d'anxiété provoqué par le pesticide.
Sauf que vendredi dernier 9 mai, l'administration française a déposé un pourvoi en cassation devant le conseil d'État pour contester cette décision. Pour rappel, ce pourvoi concerne le volet administratif du dossier chlordécone.

« Un déni de réalité »

Une procédure qui a fait réagir les députés antillais : «L’arrêt de la cour administrative d’appel de Paris du 11 mars 2025 affirme que l’État a commis des fautes en accordant des autorisations de vente d’insecticides à base de chlordécone et qu’il a une responsabilité dans le préjudice de santé provoqué par l’utilisation du chlordécone, produit interdit et classé dangereux. Le recours de l’État est un refus d’assumer sa responsabilité, un déni de la réalité.»

Dans un communiqué commun, les députés de la Guadeloupe (Christian Baptiste, Élie Califer, Max Mathiasin, Olivier Serva) et de la Martinique (Béatrice Bellay, Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor, Jiovanny William) « s’indignent du manque total de considération de l’État pour la santé de nos concitoyens ultramarins et de son mépris envers les habitants de ces territoires qui ont trop souvent été les victimes de l’Histoire ».

« Une faute morale»

Le Sénateur Victorin Lurel s'est également exprimé sur ce pourvoi en cassation de l'Etat. «En contestant cette décision de justice qui constituait, pour la première fois en France, une source
d’espoir pour les plaignants et plus largement pour les peuples victimes de cette pollution, l’État persiste dans son aveuglement, dans son irresponsabilité et commet là une faute morale et humaine
majeure d’une injustice flagrante», souligne le sénateur guadeloupéen. Il affirme vouloir « maintenir la pression et continuer le combat pour reconnaitre et indemniser toutes les victimes du
chlordécone». Victorin Lurel s'appuie notamment sur la proposition d'Elie Califer sur la thématique qui doit être prochainement examiné au Sénat.

Outremers 360 et RCI