La délégation aux Outre-mer de l'Assemblée nationale a décidé de créer trois missions d'informations concernant l'autonomie alimentaire et énergétique des Outre-mer ainsi que leur évolution démographique, a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué.
« L'autonomie alimentaire est une thématique prégnante et qui pose question dans l'ensemble des Outre-mer », tout comme son corollaire « l'autonomie énergétique » car aujourd'hui « l'ensemble des outre-mer sont très dépendantes d'énergies fossiles », a déclaré le président de la délégation Moetai Brotherson, député de Polynésie (GDR - NUPES), lors d'une réunion mardi.
Les territoires ultramarins dépendent beaucoup des importations pour l'alimentation de leurs habitants, mais à l'heure où les conflits internationaux, la pandémie mondiale et le cours des matières premières pèsent sur les prix et perturbent les liaisons maritimes, la question de reconquérir l'autonomie alimentaire est de plus en plus urgente.
Et si la loi sur la transition énergétique de 2015 recommande d'atteindre l'autonomie énergétique pour les territoires ultramarins d'ici 2030, pour l'Ademe, la transition énergétique de ces territoires des points de vue économique et environnemental est possible, mais « dans un horizon post 2035 » seulement. Et ce au prix « de nombreuses adaptations qui nécessiteront une évolution des régulations du réseau et un accompagnement dans la durée », souligne le communiqué.
La commission va également se pencher sur « l'évolution démographique et le maintien des forces vives en Outre-mer », alors que dans certains territoires l'évolution démographique se traduit par un « vieillissement de la population », notamment aux Antilles, ou « des départs de population », par exemple en Nouvelle-Calédonie, ce qui pose le problème « du maintien des forces vives », selon Moetai Brotherson. Les rapporteurs seront désignés prochainement, précise le communiqué.
Avec AFP