"Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole" de Jenny Hippocrate : un livre coup de poing

"Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole" de Jenny Hippocrate : un livre coup de poing

S'appuyant sur le témoignage bouleversant d'un jeune homme violé par sa propre mère, la thérapeute martiniquaise et présidente de l'APIPD, Jenny Hippocrate, évoque dans son dernier ouvrage intitulé "Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole", le douloureux et tabou sujet de l'inceste parental. L'occasion aussi d'explorer les profondeurs et la complexité de la nature humaine.   

15 ans après son premier livre consacré à l'inceste paternel, voilà un ouvrage qui devrait faire du bruit ou en tout cas ne laisser personne indifférent. A presque à contre courant du climat ambiant qui voit le phénomène de l'inceste paternel ou familial brutalement resurgir dans l'actualité après notamment le livre de Camille Kouchner "La Familia grande" et l'onde de choc de l'affaire Olivier Duhamel, la thérapeute martiniquaise Jenny Hippocrate nous livre un témoignage bouleversant à travers l'histoire de Karl violé depuis son enfance par sa propre mère.

Une histoire au long cours commencée il y a 13 ans à la suite d'une interpellation de la présidente de l'APIPD (Association pour l'Information et la Prévention de la Drépanocytose) en tournée promotionnelle pour son ouvrage consacré à l'époque à l'inceste paternel. "Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole", s'indignait alors le jeune Karl.

Débute alors une tentative d'approche pour donner une résonnance à cette histoire peu banale qui aboutira, à force de patience finalement 13ans plus tard sous la forme d'un dialogue avec la victime et dont le titre reprendra ses propres termes "Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole".

Femme d'engagement et auteure prolifique

Un cri de désespoir qui a ému Jenny Hippocrate et qui a tout fait pour le faire entendre à d'autres. Pourtant, cette femme d'engagement, cette mère courage en a vu d'autres. Son combat depuis plus de 30 ans contre la drépanocytose, cette maladie génétique qui affecte plus de 50 millions d'individus dans le monde – ce qui en fait la maladie génétique la plus répandue – et principalement des Noirs et des métis, a fait d'elle  une véritable figure emblématique de la vie associative souvent citée en exemple et dont l'aura dépasse aujourd'hui le cadre national.

Auteure déjà de 11 ouvrages, dont des romans, des essais, des recueils de poèmes et des contes, Jenny Hippocrate collectionne les prix et les distinctions prestigieuses (Chevalier de l'ordre national du Mérite, chevalier de la légion d'honneur,  médaille d'or  du grand Prix humanitaire, femme de l'année). Elle est sur tous les fronts dénonçant inlassablement toutes les injustices notamment celles concernant la communauté ultramarine, dont elle est devenue l'un des porte-drapeaux.

"Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole" est un récit poignant de plus de 200 pages d'un Oedipe à l'envers où Jenny Hippocrate en a aussi profité pour  explorer les profondeurs et la complexité de la nature humaine. Cette histoire a profondément marqué Jenny Hippocrate qui ne cache pas qu'elle a du effectuer une thérapie après l'écriture du livre. Autant donc dire que cet ouvrage ne laissera personne insensible.

"Arrête de toujours accuser les pères, ma mère me viole"de Jenny Hippocrate. Editions Jets d'Encre, 237 pages.

EB