A l’occasion de la discussion, au Sénat, d’une proposition de loi des Républicains visant à réformer le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, le sénateur PS de Guadeloupe a fait adopter un amendement reconnaissant les échouages de sargasses comme catastrophe naturelle.
« J’ai ainsi souhaité reprendre une proposition de ma collègue Catherine Conconne (sénatrice PS de Martinique) permettant de classer le phénomène d’échouement massif d’algues aux Antilles en tant que catastrophe naturelle » indique le sénateur dans un communiqué. Chaque année, les échouages massifs de sargasses présentent des risques à la fois sanitaires, en raison du sulfure d'hydrogène que dégage ces algues nauséabondes, environnementaux et économiques.
« Face à cette catastrophe naturelle récurrente et à ses conséquences rémanentes pour la santé de nos compatriotes et l’attractivité de nos îles, je considère qu’il était véritablement nécessaire de permettre cette classification pour une meilleure prise en charge du ramassage des algues et une meilleure indemnisation des sinistrés », a-t-il ajouté.
Malgré l’adoption de son amendement, le sénateur et ancien ministre des Outre-mer de François Hollande s’est abstenu sur le vote de l’ensemble du texte, « tout d’abord par (son) opposition à la trajectoire d’augmentation des surprimes au titre des catastrophes naturelles prévue à l’article 1er de cette PPL ».
« Alors qu’il est déjà prévu une augmentation de 12% à 20% du taux de surprime payée directement par tous les assurés à travers leurs contrats d'assurance, je considère que ce blanc-seing donné à l’État et aux compagnies d’assurance pour augmenter exponentiellement cette sur taxe, sans aucune limite, fait peser un trop lourd risque sur le pouvoir d’achat des Français », a-t-il justifié.
Victorin Lurel regrette aussi « que la majorité sénatoriale et le Gouvernement aient refuser d'étendre le champ du fonds de prévention des risques naturels majeurs au financement d'études et de dispositifs expérimentaux de prévention des dommages provoqués par le recul du trait de côte ». Un dispositif qui existe en Outre-mer dans la zone des 50 pas géométriques, qu’il « paraissait pertinent d’étendre à l’ensemble des communes françaises exposées ».
Alors que le texte a été déposé sur le bureau du palais Bourbon, ce 30 octobre, le sénateur entend s’assurer que « l’amendement sargasses (…) survive à l’examen du texte à l’Assemblée nationale et ne soit pas passé aux oubliettes comme l’amendement identique adopté il y a 4 ans ».