Les mauvaises années Covid sont derrière le groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens, qui a annoncé mercredi un bénéfice pour la deuxième année de suite en 2023, à 631 millions d'euros, en nette hausse (+22,2%) par rapport à 2022. Les liaisons entre les aéroports parisiens et ultramarins ont recouvert 99% de leur trafic par rapport à 2019.
Grâce à un trafic à Paris « s'approchant de son niveau de 2019 », avant la crise sanitaire, et le « dépassant à l'international », le Groupe ADP a vu son chiffre d'affaires croître de 17,2% à 5,5 milliards d'euros, bien au-dessus de la moyenne des années 2017-2019 (4,2 milliards d'euros).
Publiée après la clôture de la Bourse de Paris, la performance financière du groupe en 2023 a été largement au-dessus des attentes du marché : le consensus d'analystes compilé par Factset s'attendait à un bénéfice de 573 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 5,47 milliards. Détenue à 50,6% par l'État, l'entreprise avait perdu 248 millions d'euros en 2021 et 1,17 milliard en 2020, sous l'effet de la pandémie qui avait divisé cette année-là le trafic quasiment par trois. Le chiffre d'affaires était alors tombé à 2,13 milliards d'euros en 2020.
Avec les effets du Covid-19 estompés, mais des liaisons vers l'Asie encore à la traîne, les aéroports desservant Paris ont retrouvé l'année dernière 92,3% de leurs voyageurs de 2019, dans la fourchette des prévisions de leur gestionnaire. Paris-Charles-de-Gaulle (CDG) et Orly ont accueilli 99,7 millions de passagers en 2023, soit une hausse de 15,1% sur un an.
Surtout voué aux court-courriers et moyen-courriers, l'aéroport d'Orly a dépassé son activité d'avant-crise sanitaire, à 101,4% du trafic d'il y a quatre ans, tandis que CDG, spécialisé dans les long-courriers, est resté en retrait à 88,5%. Et pour cause : les passagers en provenance ou à destination de l'Asie, même deux fois plus nombreux qu'en 2022, ne sont pas encore totalement revenus dans les aéroports parisiens et ne représentent encore que 68,8% des volumes de voyageurs quatre ans plus tôt.
Autre point faible, le trafic intérieur français a plafonné l'année dernière à 75,2% de la fréquentation d'avant-crise, un phénomène déjà identifié par les responsables du secteur et attribué au recours des entreprises aux visioconférences et aux voyages en train sur certaines liaisons. En revanche, les lignes aériennes entre les aéroports parisiens et l'Afrique ont fait le plein, à 108,3% des niveaux de 2019, un ratio atteignant 100% pour l'Amérique du Nord, 99% pour l'Outre-mer et 95,5% pour l'Europe. ADP table pour 2024 sur une fourchette de 90 à 100% de l'avant-crise, portée de 95% à 105% à l'horizon 2025.
Avec ses installations franciliennes, l'entreprise gère en direct ou via des partenaires près de 30 plateformes aéroportuaires dans le monde, d'Antalya (Turquie) à Santiago du Chili en passant par Almaty (Kazakhstan) et New Delhi. Au total, le groupe a également tenu les objectifs annoncés : 336,4 millions de passagers ont transité par ses aéroports, soit 98,7% des voyageurs de 2019. Il escomptait entre 95 et 105%. Parmi les aéroports les plus dynamiques de son portefeuille figurent Almaty (148,6% de la fréquentation de 2019), Skopje et Ohrid en Macédoine du Nord (117,6%) et Hyderabad (Inde, 109,1%).
Et non seulement les voyageurs reviennent de plus en plus nombreux dans les aéroports, mais ils y dépensent aussi davantage. Ainsi, en Île-de-France, chaque passager rapporte 30,6 euros dans les boutiques, bars et restaurants de la zone d'embarquement, 3,2 euros de plus qu'en 2022.
Avec AFP