©Jacquotte Samperez / Les Nouvelles Calédoniennes
Henriette Pentecost, figure emblématique de la Nouvelle-Calédonie, est décédée ce mercredi matin dans sa résidence de Nouméa. Henriette Pentecost fêtait, en août dernier, son centenaire.
Henriette Pentecost, que les Calédoniens appelaient la « Dame du Rocher à la Voile », s’en est allée ce mercredi matin, aux alentours de 7h40, dans sa résidence du Rocher à la Voile surplombant la Baie de l’Anse Vata à Nouméa. « Elle est partie calmement, sans souffrir », a indiqué son petit-fils Edouard, contacté par nos confrères des Nouvelles Calédoniennes.
Figure emblématique de la Nouvelle-Calédonie, Henriette Pentecost était la fille de Jeanne Lévy et Paul Leyraud, directeur de la Société Havraise calédonienne de 1920 à 1949 et maire de Nouméa de 1912 à 1919. Née le 20 août 1916 à Nouméa, elle épouse en 1932 Edouard Pentecost, originaire d’une famille de Maré, l’une des Iles Loyauté. Cette union est restée dans la chronique calédonienne comme la première entre deux familles d’origines se fréquentant alors très peu. Elle évoquait en privé ce mariage comme un pied de nez à la société coloniale d’alors, peu encline aux métissages. Elle donnera naissance à l’une des sagas familiales les plus emblématiques de l’histoire calédonienne.
« Une pionnière de notre pays »
D’abord commerçante, Henriette Pentecost fut l’une des premières distributrices de journaux de l’île, sa boutique de la rue de l’Alma devenant plus tard la première grande librairie de Nouméa. Prenant la suite de leur père, les enfants investirent dans plusieurs secteurs économiques, la mine, l’élevage, l’automobile, l’immobilier et les importations notamment. Malgré ses attaches assumées, mais jamais dogmatiques avec les milieux hostiles à l’indépendance de la Nouvelle Calédonie, proche de Jacques Lafleur et à la tête d’un héritage important, elle sut toute sa vie garder des liens étroits avec ses origines modestes et son histoire ancienne avec la société mélanésienne, qu’elle recevait dans sa somptueuse maison entourée de fleurs de tiare, au même titre que les hommes politiques de tous bords. Jusqu’à Jacques Chirac qui était l’un de ses invités obligés lors de ses visites officielles en Calédonie.
Sur place, les déclarations d’hommages se succèdent. « Je tiens à saluer la détermination et la force de caractère de cette Nouméenne » a déclaré la députée-maire de Nouméa Sonia Lagarde. De son côté, le Président de la province Sud salue « une femme au parcours de vie exceptionnel, transcendant les clivages de son époque, tournée vers la modernité et le progrès, œuvrant pour le développement ». « Par sa personnalité attachante, empreinte de discrétion et de gentillesse à l’égard de chacun, restera sans aucun doute une pionnière de notre pays », écrit Gaël Yanno, élu Les Républicains.